En ce mois de juillet 1899, l’heure est grave à Saint-Jean et on peut déceler la menace d’une panique généralisée.
C’est que la ville et ses environs semblent envahis par des espèces
de bêtes qui apparemment sautent à la gorge des gens pour en sucer le sang,
tout à fait à la manière des vampires.
On lui a d’ailleurs déjà attribué un nom vernaculaire – en anglais
comme il va de soi.
On ne parle plus, à Saint-Jean, que de cette invasion de strangling bugs, les bibittes
étrangleuses, car plusieurs villes des États-Unis connaissent le même genre d’invasion
et les mêmes inquiétudes.
Chose étonnante toutefois : bien peu de gens en ont vu
et encore moins sont capables de décrire ces envahisseurs.
Il y a bien eu au moins une capture toutefois, due au
bijoutier G.T. Labelle, de la rue Richelieu, capture tellement rare qu’elle est
même mentionnée par le Canada français du 28 juillet…
Vérification faite, l’insecte si craint est en fait un léthocère
d'Amérique (Lethocerus
americanus) aussi connu sous le nom de punaise d’eau géante.
Il vit dans les milieux aquatiques où il se nourrit de crustacés, de
poissons et d’amphibiens.
Avec son appareil buccal, il mord sa victime, lui injecte une puissante
salive digestive qui détruit les tissus musculaires puis il aspire le contenu
liquéfié, d’où sa réputation de vampire.
Il ne s’attaque généralement pas aux humains, mais est attiré par la
lumière et comme l’éclairage des rues commençait à Saint-Jean…
Une fois identifié, le « monstre » a cessé d’inquiéter, mais il
est bon de savoir que sa morsure est la plus douloureuse que puisse infliger un
insecte.
Il vaut mieux éviter.
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