En 1981, on capturait jusqu’à
73 tonnes d’anguilles dans le Richelieu.
C’était le bon temps, car l’anguille
se vendait alors 10 000 dollars la tonne.
Pourtant, en 1996, on n’en
capturait plus que 2 tonnes…
Le ver était en effet dans
le fruit, car, en 1967, la reconstruction du barrage de Saint-Ours avait omis
la remise en place d’un élément capital :
la passe migratoire.
Bloquées par cet obstacle
quasi-infranchissable, les anguilles revenant de leur lieu de reproduction dans
la mer des Sargasses ne parvenaient plus à se rendre au lac Champlain pour y
passer le reste de leur existence (environ 15 ans).
Cette bévue architecturale
aura ainsi mis fin abruptement à une industrie vieille de 150 ans, marquée
notamment par les installations de la société des pêcheries Thuot et Goyette.
Chaque printemps, cette
entreprise installait ses pièges entre Iberville et Saint-Jean.
![]() |
Jean-Baptiste et Pierre Thuot |
La pêche elle-même occupait
plusieurs personnes se livrant à des occupations d’apparence folklorique.
Au milieu de l’été, alors
que les eaux du Richelieu sont au plus bas, on voit facilement dans le fond de
la rivière les restes des installations de pierre ayant servi à fixer les
nasses.
Peut-être pourront-elles
encore resservir…