En ce mois
d’octobre 1918, alors que s’achève la Première Guerre Mondiale, le monde
occidental est en émoi, car une épidémie de grippe particulièrement virulente
décime des populations entières en s’en prenant surtout aux jeunes adultes.
Apparue en Europe, elle est arrivée en Amérique
avec les soldats revenant du front et s’est rapidement répandue, au Québec
notamment où un début de panique s’est installé dans les grandes villes.
À Saint-Jean, la
situation semble avoir été plus mesurée et le Canada français du 4 octobre saisit l’occasion
de s’emporter à nouveau contre les « exagérations » des journaux de
Montréal qui auraient présenté la ville comme un vaste cimetière…
Citant le
docteur J.H. Maynard, chef du service municipal d’hygiène, le journal signale
qu’il y a bien eu des cas de grippe « qui n’est pas plus espagnole que les
correspondants des journaux », mais qu’on ne déplore aucune mortalité…
Cela dit, des
précautions élémentaires s’imposent pour se protéger de la contagion, mais aucun
décret n’est arrêté pour fermer les ateliers et les usines ou pour interdire
les rassemblements.
C’est tout juste
si on recommande de garder les enfants à la maison plutôt que de les envoyer à
l’école s’ils semblent présenter des symptômes d’infection.
Il conviendrait
néanmoins de signaler les cas…
Et puis… tout
semble rentrer dans l’ordre et l’épidémie s’estompe aussi rapidement qu’elle
est apparue sans que l’on sache si c’est son évolution naturelle ou si les conseils
d’hygiène ont eu cet impact désiré.
Toujours est-il
qu’à la fin novembre, le Canada français n’évoque même plus cet épisode et ne
prend pas la peine d’en dresser le bilan, ce qui laisse penser qu’il fut assez
faible sinon négligeable.