mardi 23 avril 2019

ENCORE DE L’EAU DU ROBINET IMBUVABLE…


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Saint-Jean a malheureusement une fort longue histoire de négligence envers son eau potable et dès le début du 20e siècle, des épidémies étaient déclenchées par la mauvaise qualité de l’eau distribuée aux citoyens[1].
On aurait pu croire – ou du moins espérer – que les calamités passées auraient incité à mieux prévenir les calamités futures, mais en 1979, il n’en a encore rien été.
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En ce printemps 1979, en effet, l’usine de filtration de l’eau potable a été paralysée durant deux jours, car sa conception est défectueuse et son entretien a été trop longtemps négligé.
Pire encore, on apprend que deux ans plus tôt, un cri d’alarme avait été lancé dans un rapport d’inspection d’Environnement Québec, et rien n’a  alors été fait pour corriger les graves lacunes notées.
Pourtant, ces lacunes n’ont rien de banal.
D’abord, la prise d’eau se trouve dans le Richelieu, dans les eaux mortes sous la marina, ce qui garantit une eau de mauvaise qualité, exposée en outre aux risques de déversements de produits pétroliers.
Ensuite, le premier traitement, qui consiste à faire décanter les particules les plus volumineuses, n’est à peu près pas fonctionnel ce qui signifie que les filtres qui viennent ensuite, loin de procéder au « polissage final » du traitement, en sont réduits à exécuter la tâche abandonnée par les décanteurs.
Pire encore, les effluents du nettoyage de ces divers éléments sont rejetés dans… les eaux mortes sous la marina et reviennent donc à la prise d’eau.
Et… bouquet final, on apprend que les analyses en laboratoire de la qualité de l’eau étaient interrompues durant l’été, pendant les vacances du personnel.
Il y avait là tout ce qu’il fallait pour rassurer la population.