mardi 19 août 2014

LE FÉMINISME EN MARCHE...

Joséphine Marchand-Dandurand


Nous sommes à la mi-août 1894. 

Joséphine Marchand, fille du futur premier ministre Félix-Gabriel Marchand, et épouse de Raoul Dandurand, futur président de l’Assemblée générale de la Société des Nations (ancêtre de l’ONU), fait une proposition qui ne se refuse pas.

Membre de l’intelligentsia québécoise de l’époque et journaliste réputée, elle propose à la Supérieure du pensionnat Notre-Dame de Saint-Jean la création d’une médaille d’or afin d’honorer, chaque année, l’élève possédant le mieux la langue française.


Soucieuse de l’avancement des filles, Madame Dandurand saisit toutes les occasions de valoriser auprès d’elles et l’enseignement et la maîtrise de la langue nationale.

Il va de soi que la mère supérieure accepte la proposition avec empressement, mais y ajoute son grain de sel dans un compréhensible souci de réciprocité.

Sachant que Madame Dandurand vient de lancer, tout juste au mois de janvier de l’année précédente, une revue nommée LE COIN DU FEU la bonne sœur propose plutôt de remplacer la médaille par un volume annuel de la revue.

L’élève primée pour son habileté en français pourrait alors goûter appréciablement le style soigné du périodique.

C’est ainsi que les deux femmes se sont alliées pour leur cause commune.

Il faut se souvenir que LE COIN DU FEU fut la première revue canadienne française créée et dirigée par une femme.

De plus, elle se voulait une publication spécialement destinée aux femmes.

En faire un prix de fin d’année en rehaussait la valeur.

Hélas!  L’édition étant déjà une entreprise hasardeuse au 19e siècle,     LE COIN DU FEU dut cesser sa publication en décembre 1896.

Mais le goût du français de qualité lui survit encore.