![]() |
Campement boer |
En 1899, au
sommet de sa puissance et de sa suffisance, Londres décide de faire main-basse
sur les mines d’or d’Afrique du sud appartenant aux Boers.
Or, ce qui
devait n’être qu’une simple promenade militaire s’avère une guerre
particulièrement dure et meurtrière.
L’empire appelle
donc ses colonies au secours, ce qui déclenche au Canada une nouvelle
controverse entre les Canadiens anglais, qui bavent d’envie de se porter à
l’aide de la mère patrie, et les Canadiens français souvent solidaires avec les
Boers et eux-mêmes peu disposés à prêter main-forte à un empire qui les traite
si mal.
Pour trancher ce
débat, un Wilfrid Laurier[2]
plus disposé à plaire aux Canadiens anglais qu’à son propre peuple,
mais rechignant à investir dans cette aventure lointaine les chiches revenus de
son gouvernement.
Il trouve une
parade en autorisant, non pas l’envoi de troupes, mais l’envoi de volontaires,
lesquels devront trouver eux-mêmes les moyens de s’équiper et de se véhiculer.
Comme il fallait
s’y attendre, l’écrasante majorité des volontaires étaient des Canadiens
anglais.
Comme chacun
sait, la guerre des Boers était considérée, partout dans le monde, comme une
honte qui déshonorait à jamais les Anglais.
Partout dans le
monde sauf au Canada.
À Ottawa, pour
se dédouaner de ses hésitations, Laurier décide même d’honorer les volontaires en
leur offrant de vastes terres de la couronne…
C'est la Loi récompensant certains volontaires adoptée en 1908.
![]() |
Le Canada français, 16 octobre 1908 |
On ne sait pas
exactement combien de vétérans se sont prévalus de cette manne, et encore moins
combien de Canadiens français parmi eux, mais on sait que la plupart ont vendu les
certificats d’accession faute de se sentir subitement une âme de paysan.