mardi 23 octobre 2018

GUERRE DES BOERS (BIS)[1]


Campement boer
 En 1899, au sommet de sa puissance et de sa suffisance, Londres décide de faire main-basse sur les mines d’or d’Afrique du sud appartenant aux Boers.
Or, ce qui devait n’être qu’une simple promenade militaire s’avère une guerre particulièrement dure et meurtrière.
L’empire appelle donc ses colonies au secours, ce qui déclenche au Canada une nouvelle controverse entre les Canadiens anglais, qui bavent d’envie de se porter à l’aide de la mère patrie, et les Canadiens français souvent solidaires avec les Boers et eux-mêmes peu disposés à prêter main-forte à un empire qui les traite si mal.
Pour trancher ce débat, un Wilfrid Laurier[2] plus disposé à plaire aux Canadiens anglais  qu’à son propre peuple, mais rechignant à investir dans cette aventure lointaine les chiches revenus de son gouvernement.

Il trouve une parade en autorisant, non pas l’envoi de troupes, mais l’envoi de volontaires, lesquels devront trouver eux-mêmes les moyens de s’équiper et de se véhiculer.
Comme il fallait s’y attendre, l’écrasante majorité des volontaires étaient des Canadiens anglais.
Comme chacun sait, la guerre des Boers était considérée, partout dans le monde, comme une honte qui déshonorait à jamais les Anglais.
Partout dans le monde sauf au Canada.
À Ottawa, pour se dédouaner de ses hésitations, Laurier décide même d’honorer les volontaires en leur offrant de vastes terres de la couronne…
 
C'est la Loi récompensant certains volontaires adoptée en 1908.

Le Canada français, 16 octobre 1908

On ne sait pas exactement combien de vétérans se sont prévalus de cette manne, et encore moins combien de Canadiens français parmi eux, mais on sait que la plupart ont vendu les certificats d’accession faute de se sentir subitement une âme de paysan.