En ce mercredi 25 novembre 1896,
le verdict du juge Taschereau est attendu avec inquiétude ou espoir par les
parties en présence.
Mademoiselle Albertine Laberge a
intenté une poursuite en dommages et intérêts de 10 mille dollars – une somme
considérable pour l’époque – contre le dénommé John Black qui a osé, le
misérable, rompre sa promesse de mariage.
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Raoul Dandurand |
Mlle Laberge a eu l’habilité de
recruter Me Raoul Dandurand pour défendre sa cause.
Me Dandurand n’est pas encore le politicien célèbre ni le président de l’Assemblée générale de
la Société des Nations (SDN, ancêtre de l'ONU) qu’il deviendra.
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Honoré Mercier |
Mais il est aussi un excellent
avocat qui a su convaincre le juge que Black avait tous les torts.
Les avocats Achille Dorion et
Eugène Lafleur ont bien tout tenté pour faire innocenter leur client, allant même
jusqu’à affirmer qu’il était un aliéné mental qui n’avait pas toute sa raison.
Rien n'y fait et Black est condamné
à payer 2 000 dollars à la plaignante éplorée.
Il doit ensuite affronter un
autre procès.
Son frère, Henderson Black, a en
effet entrepris de le faire interdire – c’est-à-dire de le faire priver du
droit de conclure des contrats – car il serait un ivrogne d’habitude.
Bien dédommagée, Mademoiselle
Laberge l’aura finalement échappé belle.