En 1963, Jean-Jacques Bertrand,
député (Union nationale) de Missisquoi, s’inquiète.
Dans 4 ans, Montréal sera l’hôte
de l’Exposition universelle – EXPO 67.
Des gens du monde entier y viendront et notamment de nombreux Étatsuniens.
Beaucoup de ceux-ci franchiront
la frontière à Noyan et devront traverser le pont de Cantic sur le Richelieu pour
gagner la Métropole.
Or ce pont est très vieux puisqu’il
a été inauguré en 1884; il appartient à une entreprise privée et il est à
péage.
Selon le député, il est urgent
que le gouvernement achète de gré à gré ou exproprie ce pont pour le remplacer par une
structure moderne mieux adaptée et qu’il en rende l’utilisation gratuite.
Le gouvernement libéral se dit d’accord
pour un nouveau pont, mais il ne veut ni acheter ni exproprier l’ancien :
il préfère en construire un nouveau ailleurs sur la rivière.
Des études sont lancées, des
ingénieurs se voient confier le projet et officiellement tout baigne.
Mais....
En 1965, le gouvernement se rend compte que la compagnie du pont Richelieu (Richelieu
Bridge company) a été créée en 1882 par une loi fédérale et qu’elle dispose d’un
monopole d’accès aux berges sur une distance de 3 kilomètres en aval et 11 en
amont...
Autrement dit, il devient impensable
de construire à côté.
De retard en tergiversation, l’Exposition
universelle se déroule et le nouveau pont n’est toujours pas né.
Il faut attendre le gouvernement
unioniste de
Daniel Johnson (père) (1966- 68) et celui de Jean-Jacques Bertrand
(1968-70) pour que les choses aillent plus rondement : le vieux pont est acheté, remplacé par la
structure actuelle en deux parties prenant appui sur l’Île aux Têtes et
finalement le péage est aboli.
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Le premier ministre Bertrand et la fin du péage. |
Se souvenant de tout cela en 1979,
le gouvernement de René Lévesque baptise «Pont Jean-Jacques Bertrand» cette
nouvelle construction qu’on continue cependant, aux alentours, d’appeler pont de
Noyan ou pont de Cantic.