mardi 7 janvier 2020

FORT LENNOX : PREMIÈRE ÉCOLE DE RÉFORME AU QUÉBEC



La révolution industrielle du 19e siècle provoque un chambardement complet de la famille traditionnelle et nombre d’enfants et de jeunes adolescents sont laissés à eux-mêmes avec comme seule ressource le chapardage et les petits vols.

Pour tâcher d’enrayer le phénomène, l’État adopte, en 1857, une loi qui prescrit l’ouverture, au Fort Lennox de l’Île-aux-Noix, de la première école de réforme du Québec.

Abandonnée par les militaires et n’ayant plus aucune valeur stratégique, la construction semble idéale pour tenter cette nouvelle expérience de réforme sociale.

Il s’agissait en effet d’enfermer les enfants loin des criminels adultes afin d’éviter de les endurcir dans l’illégalité.

Toutefois, le tout s’avérera très rapidement un échec total.

Les bâtiments si solides sont totalement inadaptés à l’enfermement et le personnel peu qualifié recourt plus souvent aux châtiments corporels qu’à la compréhension et à l’incitation.

Il en résulte donc de très nombreuses évasions.

De plus, on enferme ensemble sans distinction les jeunes criminels endurcis et les néophytes, les filles et les garçons, les francophones et les anglophones, les catholiques et les protestants.

Bref, les sujets de discorde et d’affrontement ne manquent pas.

À peine 5 ans plus tard, en 1862, on juge l’expérience désastreuse et le centre de détention est fermé.

Ceci ne met pas fin à l’aventure des écoles de réforme pour autant, car celles-ci ne seront supprimées qu’en 1950 par la Loi relative aux écoles de protection de la jeunesse.