La révolution industrielle
du 19e siècle provoque un chambardement complet de la famille
traditionnelle et nombre d’enfants et de jeunes adolescents sont laissés à
eux-mêmes avec comme seule ressource le chapardage et les petits vols.
Pour tâcher d’enrayer le
phénomène, l’État adopte, en 1857, une loi qui prescrit l’ouverture, au Fort
Lennox de l’Île-aux-Noix, de la première école de réforme du Québec.
Abandonnée par les
militaires et n’ayant plus aucune valeur stratégique, la construction semble
idéale pour tenter cette nouvelle expérience de réforme sociale.
Il s’agissait en effet d’enfermer
les enfants loin des criminels adultes afin d’éviter de les endurcir dans l’illégalité.
Toutefois, le tout s’avérera
très rapidement un échec total.
Les bâtiments si solides
sont totalement inadaptés à l’enfermement et le personnel peu qualifié recourt
plus souvent aux châtiments corporels qu’à la compréhension et à l’incitation.
Il en résulte donc de très
nombreuses évasions.
De plus, on enferme ensemble
sans distinction les jeunes criminels endurcis et les néophytes, les filles et
les garçons, les francophones et les anglophones, les catholiques et les
protestants.
Bref, les sujets de discorde
et d’affrontement ne manquent pas.
À peine 5 ans plus tard, en
1862, on juge l’expérience désastreuse et le centre de détention est fermé.
Ceci ne met pas fin à l’aventure
des écoles de réforme pour autant, car celles-ci ne seront supprimées qu’en
1950 par la Loi relative aux écoles de protection de la jeunesse.