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Couple abénaki |
De temps immémoriaux, le
continent américain a connu des affrontements sanglants et des haines inexpiables
entre les diverses bandes autochtones qui traversaient le territoire.
L’arrivée des Européens et de
leur demande insatiable des peaux de bêtes contribua à exacerber ces conflits meurtriers.
Cette discorde s’est notamment
manifestée chez nous à l’été 1695.
À cette époque, une tribu
abénakise s’est fixée près de ce qui deviendra plus tard le village de Swanton,
au Vermont.
Elle y a érigé une palissade de
rondins et y tient feu et lieu en cet endroit qui lui permet de commercer
autant avec les Français qu’avec les Anglais.
Ils ont même baptisé les lieux Missisquoi
– ce qui, dans leur langue (Massipskoik) signifie « où il y a de la pierre
à fusil. »
Mais, bien que se sentant chez
eux, ils n’en ont pas moins envahi un territoire que les Agniers (groupe
iroquois qui occupe notamment Kahnawake, de nous jours) considèrent comme le
leur.
En cet été 1695, donc, un groupe
d’Agniers s’est caché dans l’île du Richelieu qui se trouve en face de l’embouchure
de la rivière Lacolle.
Ils projettent un raid
sanguinaire contre les Abénakis.
Heureusement pour ceux-ci, cependant,
un de leurs espions a repéré silencieusement la cachette des ennemis.
Il perce la coque de tous leurs
canots puis va chercher les siens pour une attaque de nuit.
Arrivés en force, les Abénakis se ruent sur les guerriers endormis et les tuent en grand nombre.
Quelques uns seulement arrivent à
se jeter dans les canots pour s’enfuir, mais ce n'est que pour se noyer au
milieu du courant.
En souvenir de cet exploit, la
fameuse île porte le nom d’Île-aux-Têtes[1]
en souvenir de ce carnage.