En 1939, la tension internationale ne cesse
de croître en Europe alors que l’Allemagne démontre son intention de venger sa
défaite de 1918.
En Angleterre, on s’inquiète
particulièrement de voir que dans la colonie canadienne, l’opinion publique
penche massivement pour l’isolationnisme et contre une éventuelle intervention armée
outre-Atlantique.
Pour contrer cet état d’esprit totalement à
l’opposé des intérêts de l’empire, les autorités anglaises décident d’envoyer
le couple royal en visite au Canada, dans l’espoir de fouetter un peu d’enthousiasme.
Évidemment, on n’est guère rassuré.
Le nouveau roi – George VI – n’a pas du tout
la prestance de l’ancien roi Édouard VII.
De plus, il s’agit d’un second choix, car
il n’est devenu roi que grâce à l’abdication de son frère aîné – Édouard VIII –
qui a préféré épouser une divorcée étatsunienne plutôt que de régner.
Néanmoins, il est expédié dans la colonie
avec son épouse, la reine Élisabeth Première (familièrement appelée la
reine-mère de nos jours).
Le couple traversera le Canada en train,
fera une halte de 4 jours aux États-Unis, avant de retraverser le territoire.
Le 12 juin 1939, le couple royal s’arrête
quelques instants à Saint-Jean où la foule s’est massée le long de la voie
ferrée du Canadien Pacifique pour profiter de cette première visite royale en
sol québécois.
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La petite Suzette, fille de l'échevin Moîse Lebeau, présente le traditionnel bouquet. |
L’accueil est triomphal.
Et la mission semble réussie puisque, le 10
septembre 1939, à peine 3 mois plus tard, le Canada déclarait la guerre à l’Allemagne.