mardi 17 mai 2016

IL Y A TRENTE ANS... LA TANCHE DE SAINT-ALEXANDRE



Tanche (tinca tinca)



Il arrive – assez fréquemment d’ailleurs – que les meilleures intentions virent à la catastrophe.


Prenez le cas de la tanche (Tinca tinca) un poisson d’eau douce à la chair fine et agréable au goût.


Originaire d’Eurasie, elle a été introduite volontairement aux États-Unis par le gouvernement fédéral à des fins d’élevage commercial.


Le nouvel arrivant a bientôt envahi la presque totalité des réseaux hydrographiques de nos voisins du sud, y semant désolation et nuisances de toutes sortes.  


Espèce envahissante, elle déstructure l’écologie partout où elle s’installe.


Cela était bien connu, en 1986, lorsque des investisseurs allemands se sont installés à Saint-Alexandre pour y élever commercialement des tanches.


L’entreprise n’a jamais atteint la rentabilité et bientôt les tanches, dont quelques unes s’étaient déjà échappées dans la nature, ont été simplement jetées dans le Richelieu.

Le malheur a voulu qu’elles se soient bien adaptées à ce nouvel environnement, qu’elles atteignent rapidement une taille appréciable (jusqu’à 54 cm de long) et qu’elles se soient mises à proliférer à la vitesse grand V.


La colossale crue de 2011 a d’ailleurs largement contribué à accélérer son expansion territoriale.



Elle est maintenant présente dans le lac Champlain et a entrepris de coloniser le Saint-Laurent entre Montréal et Québec avec une préférence marquée pour le lac Saint-Pierre.


Comme toute espèce invasive, celle-ci, en augmentant la concurrence pour l’alimentation, va considérablement modifier l’existence des espèces indigènes.


L’avenir du chevalier cuivré, un poisson déjà menacé et n’existant nulle part ailleurs au monde que dans le bassin du Richelieu, pourrait être soumis à une nouvelle rude épreuve capable de compromettre son avenir.


Belle réussite pour une tentative commerciale ratée.