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Tanche (tinca tinca) |
Il arrive – assez fréquemment
d’ailleurs – que les meilleures intentions virent à la catastrophe.
Prenez le cas de la tanche
(Tinca tinca) un poisson d’eau douce à la chair fine et agréable au goût.
Originaire d’Eurasie, elle a
été introduite volontairement aux États-Unis par le gouvernement fédéral à des
fins d’élevage commercial.
Le nouvel arrivant a bientôt
envahi la presque totalité des réseaux hydrographiques de nos voisins du sud, y
semant désolation et nuisances de toutes sortes.
Espèce envahissante, elle
déstructure l’écologie partout où elle s’installe.
Cela était bien connu, en
1986, lorsque des investisseurs allemands se sont installés à Saint-Alexandre
pour y élever commercialement des tanches.
L’entreprise n’a jamais
atteint la rentabilité et bientôt les tanches, dont quelques unes s’étaient
déjà échappées dans la nature, ont été simplement jetées dans le Richelieu.
Le malheur a voulu qu’elles
se soient bien adaptées à ce nouvel environnement, qu’elles atteignent
rapidement une taille appréciable (jusqu’à 54 cm de long) et qu’elles se soient
mises à proliférer à la vitesse grand V.
La colossale crue de 2011 a d’ailleurs
largement contribué à accélérer son expansion territoriale.
Elle est maintenant présente
dans le lac Champlain et a entrepris de coloniser le Saint-Laurent entre
Montréal et Québec avec une préférence marquée pour le lac Saint-Pierre.
Comme toute espèce invasive,
celle-ci, en augmentant la concurrence pour l’alimentation, va considérablement
modifier l’existence des espèces indigènes.
L’avenir du chevalier
cuivré, un poisson déjà menacé et n’existant nulle part ailleurs au monde que
dans le bassin du Richelieu, pourrait être soumis à une nouvelle rude épreuve
capable de compromettre son avenir.
Belle réussite pour une
tentative commerciale ratée.