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Fort Saint-Jean vers 1750. |
Saint-Jean vient de
célébrer le 350e anniversaire de sa fondation.
En fait, ces célébrations
ont souligné avec apparat la construction du premier fort, en 1666[1].
Mais, durant fort
longtemps, la région n’aura été occupée que par des militaires.
En effet, le Richelieu – qu’on
appelait la rivière des Iroquois, à l’époque – constituait une voie toute
trouvée pour les raids amérindiens meurtriers.
Malgré les prodiges du
régiment de Carignan, la région était vraiment trop dangereuse pour que des
civils s’y installent.
Pourtant, le besoin s’en
faisait sentir avec de plus en plus d’insistance et, en 1755, confiant en l’avenir,
Joseph-Jacques Payan, dit Saint-Onge, se fait concéder une terre au nord du
fort et près de la rivière.
Nous avons là le premier
colon de Saint-Jean.
Toutefois, bien que
détenteur d’une terre de 60 hectares, Payan n’était agriculteur que de nom.
En fait, il assurait le
transport de munitions entre le fort Saint-Jean et les forts français érigés le long du Richelieu ou en
bordure du lac Champlain : Fort Frédéric, Ile aux Noix, Fort Chambly et
peut-être Fort Carillon.
Il avait d’ailleurs été
affublé du surnom d’ « amiral du lac Champlain », ce qui
soulignait avec éclat son occupation principale.
Durant la guerre d’invasion
britannique, Payan, dirigeant sa goélette LA VIGILANTE, se couvrit de gloire
en faisant s’échouer les navires ennemis ou en échappant à leurs manigances.
Après la guerre, il se
retira à Chambly, mais il n’en mérite pas moins le titre de premier colon de Saint-Jean,
puisqu’il s’y était installé à l’extérieur du fort avec son épouse Marie Legris
et sa famille.