Le Canada français du jeudi
7 août 1919 pose une question vertigineuse : Le premier ministre fédéral
Borden a-t-il envoyé à une mort certaine les soldats qu’il avait conscrits et
envoyés en Europe, mais qui ne votaient pas pour lui ?
On sait qu’en pleine
Première guerre mondiale, Borden avait gagné ses élections en amendant la loi
sur élections fédérales pour accorder le droit de vote aux soldats servant à l’étranger.
Juste avant ces élections de
1917, il avait fait voter la loi imposant la conscription, malgré le tollé
généralisé des Canadiens-français.
Sachant que les anglophones,
eux, appuyaient globalement cette conscription, il s’assurait auprès des
troupes anglophones un appui presque garanti.
Cette nouvelle disposition
de la loi permettait également à Borden de répartir où bon lui semblait tous
ces votes venant de l’étranger, autrement dit de les attribuer dans les
circonscriptions où ses candidats traînaient de l’arrière…
C’est sur cet arrière-plan
que surgit la question posée par le Canada-Français en première page.
Sachant quels soldats
étaient plus susceptibles de voter pour lui et ses troupes et ceux plus
susceptibles de voter contre, n’a-t-il pas envoyé au front – pour s'y faire tuer
– ceux qui n’étaient pas ses partisans ?
Une enquête publique a été
demandée par l’homme politique William Thomas Rochester Preston pour faire la
lumière sur la question et le Canada français estime qu’en refusant cette
enquête Borden reconnaît implicitement sa culpabilité…
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