mardi 24 février 2015

100 ANS DE SAVOIR À PARTAGER : LES CFQ









Assez paradoxalement, l’un des plus importants mouvements féminins du Québec a été fondé par deux hommes.

Le début du 20e siècle angoisse le Québec, car ses campagnes se vident en masse et les nouveaux arrivants viennent grossir en ville les rangs des chômeurs sans espoir.

Dans le but d’enrayer l’abandon des champs, les agronomes Alphonse Désilets et Georges Bouchard fondent des Cercles de Fermières où les femmes des régions trouvent l’occasion de nouer entre elles des liens solides.

Elles vont aussi y gagner davantage d’indépendance et y trouver les moyens d’améliorer leurs conditions de vie. 

Ceci explique l'énorme succès des Cercles et leur multiplication presque exponentielle à une certaine époque, car ils auront permis le développement massif d’une conscience des femmes de toutes catégories sociales.   

Les Cercles se définissent en effet comme une association apolitique de femmes vouées à l'amélioration des conditions de vie de la femme et de la famille ainsi qu'à la transmission du patrimoine culturel et artisanal.

L’historienne Yolande Cohen, auteure du livre « Femmes de parole : l’histoire des Cercles de Fermières du Québec  1915 – 1990 » n’hésite d’ailleurs pas à dire que ces Cercles ont ouvert la voie au féminisme chez nous !

De nos jours, malheureusement, les Cercles ont perdu beaucoup de leur lustre et sont considérés encore bien trop souvent comme « quétaines » comme si la défense des intérêts féminins, la protection du patrimoine et la transmission des savoir-faire anciens pouvaient être « quétaine ».

Tout au contraire, car beaucoup de femmes contemporaines et bien branchées sur la vie urbaine adhèrent au mouvement et lui donnent une nouvelle vie.

Elles constituent désormais la presque totalité des  38000 membres que compte l’association.

C’est pour cette raison que  dans un souci de rajeunissement du mouvement, la direction des Cercles de Fermières préconise plutôt l’utilisation de l’acronyme CFQ.