mardi 6 août 2019

BORDEN ASSASSIN ?



Le Canada français du jeudi 7 août 1919 pose une question vertigineuse : Le premier ministre fédéral Borden a-t-il envoyé à une mort certaine les soldats qu’il avait conscrits et envoyés en Europe, mais qui ne votaient pas pour lui ?

On sait qu’en pleine Première guerre mondiale, Borden avait gagné ses élections en amendant la loi sur élections fédérales pour accorder le droit de vote aux soldats servant à l’étranger.

Juste avant ces élections de 1917, il avait fait voter la loi imposant la conscription, malgré le tollé généralisé des Canadiens-français.

Sachant que les anglophones, eux, appuyaient globalement cette conscription, il s’assurait auprès des troupes anglophones un appui presque garanti.

Cette nouvelle disposition de la loi permettait également à Borden de répartir où bon lui semblait tous ces votes venant de l’étranger, autrement dit de les attribuer dans les circonscriptions où ses candidats traînaient de l’arrière…

C’est sur cet arrière-plan que surgit la question posée par le Canada-Français en première page.

Sachant quels soldats étaient plus susceptibles de voter pour lui et ses troupes et ceux plus susceptibles de voter contre, n’a-t-il pas envoyé au front – pour s'y faire tuer – ceux qui n’étaient pas ses partisans ?

Une enquête publique a été demandée par l’homme politique William Thomas Rochester Preston pour faire la lumière sur la question et le Canada français estime qu’en refusant cette enquête Borden reconnaît implicitement sa culpabilité…