mardi 11 septembre 2018

AU TEMPS OÙ SAINT-JEAN ÉTAIT VILLE CONSULAIRE…


Avant même leur déclaration d’indépendance en 1776, les États-Unis entretenaient déjà des relations diplomatiques, avec notamment Benjamin Franklin, posté en Europe.
Benjamin Franklin

C’est peu de dire qu’ils ont étendu cette administration une fois leur indépendance acquise.

Leurs services consulaires se sont rapidement accrus au milieu du 19e siècle, et Saint-Jean se trouvant sur l’importante voie commerciale reliant New York à Montréal, via l’Hudson, le lac Champlain et le Richelieu, était devenu un nœud économique important.

Si important que Washington y a établi un consulat dès 1865.

La création de ce consulat était quelque peu paradoxale, car à cette époque le Canada n’existait pas comme pays, mais était simplement une colonie britannique dont toutes les relations diplomatiques étaient pilotées de Londres.

Néanmoins, l’importance des liens économiques entre les deux entités a justifié cette « entorse », entorse qui semble avoir été hautement appréciée des hommes politiques et des marchands de Saint-Jean et d’Iberville, comme le montre une grande fête organisée pour marquer le départ
du consul Henry Clay Fisk.

Fisk avait déjà une longue carrière politique derrière lui lorsque le président William Henry Harrison le nomma en poste à Saint-Jean en 1889.

Il y restera jusqu’en 1893 et c’est en prévision de son départ que le maire de Saint-Jean James O’Cain, celui d’Iberville Eusèbe Chevalier et le député de Saint-Jean Félix-Gabriel Marchand ont organisé une cérémonie somptueuse à l’hôtel du Canada.
Hôtel du Canada
 Il sera immédiatement remplacé par le consul Thomas Keefe et par quelques autres jusqu’en 1925, année durant laquelle le consulat est supprimé.

C’est que le Canada grandit en stature et, en 1926, à la suite de la déclaration Balfour, Londres affirme la pleine souveraineté de toutes ses anciennes colonies.

C’est le signal d’un total réarrangement des relations entre Washington et Ottawa et, en 1927, les Etats-Unis reconnaissent formellement l’existence du Canada comme État indépendant et maître de ses relations internationales.

À cette époque, le bateau a été largement remplacé par le train et Saint-Jean n’est plus guère une tête de pont marchande.  Le consulat ne sera jamais rétabli.
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N.B. Toutes les photos sont tirées d'internet.