mardi 8 juillet 2014

L’AUTOROUTE ASSASSINE (2)




À l’instar du train qui, nous l’avons déjà montré, a considérablement nui à l’activité économique de Montréal, le réseau autoroutier a permis aux grands centres commerciaux régionaux de concurrencer directement les marchands de Saint-Jean.

En avril 1967 était inaugurée l’autoroute 20 et l’autoroute 30 l’était en 1977.

Or, les promenades Saint-Bruno, ouvertes en 1978, ont tout de suite drainé les clients de Saint-Jean.

L’effet sur le commerce local fut spectaculaire.

Alors qu’en 1951, Saint-Jean occupait le 3e rang du commerce de détail pour les villes satellites de Montréal ou de Québec, elle avait glissé au 15e rang au début des années 1980.

La trop grande proximité de Montréal, la grande facilité d’accès, les vastes stationnements et la gamme des produits offerts s’alliaient pour attirer les clients hors de Saint-Jean.

La réplique a évidemment d’attirer des centres commerciaux locaux.  Le résultat demeure assez mitigé.

Les centres commerciaux accueillent surtout des succursales de vastes chaînes commerciales qui ont des achats groupés et qui ne s’approvisionnent presque pas localement.

De plus, avec leurs propres vastes stationnements ils contribuent à vider les commerces du centre-ville, désavantagés à cet égard.

Bref, les difficultés économiques de Saint-Jean ont une longue histoire.