Fort de Chambly | source :Wikipédia |
Été 1979. Ottawa annonce enfin son intention de
remettre en valeur le fort de Chambly, qu’il a si longtemps oublié, et de lui
redonner autant que possible l’allure qu’il avait vers la fin du régime
français.
On se souviendra que le premier
fort, en rondins, a été érigé en 1665 par un détachement du régiment de
Carignan sous le commandement de Jacques de Chambly et que le fort de pierre,
lui, a été construit de 1709 à 1711 pour faire face à la guerre qui faisait alors
rage en Amérique du Nord.
Conçu pour résister à des tirs
d’artillerie légère, il perdra sa vocation proprement militaire à compter de
1731 pour servir essentiellement d’entrepôt jusqu’à la catastrophe de 1760.
Les forces d’occupation anglaises
s’en serviront assez peu et en 1851 il sera officiellement abandonné, ce qui a
donné le signal de sa dégradation accélérée.
C’est alors qu’entre en jeu un
fils de Chambly Bassin, Joseph-Octave Dion (1838-1916).
Ayant entamé une carrière de
journaliste à Montréal, il se fait nommer correspondant de La Minerve à Chambly en 1866.
Déjà très soucieux de la
préservation et de la valorisation de la culture canadienne-française, il se
scandalise de l’état de dégradation du fort, pourtant haut lieu de l’histoire
locale et nationale de son peuple.
Sa vocation est née : il va
consacrer le reste de ses jours à la conservation de ce bijou déclassé.
Il va donc s’instituer gardien de
l’ouvrage, s’y installer à demeure et organiser des visites commentées tout en
sollicitant les mécènes privés pour financer les travaux nécessaires.
Pour mieux faire connaître cette
richesse insoupçonnée, il va publier en 1875 un guide officiel intitulé Notes archéologiques : le Fort de
Chambly, 1709 à 1760.
Source : archive.org |
Parallèlement à cette œuvre, il
lance en 1879 l’idée d’ériger une statue en l’honneur de Charles-Michel
d'Irumberry de Salaberry, seigneur de Chambly-Ouest et héros de la guerre de
1812 contre les Étatsuniens.
En inaugurant le monument, en
1881, il réussit à convaincre les fédéraux de mettre la main à la pâte et de
consacrer des fonds publics au maintien du vieux fort.
Il aura réussi presque tout seul
à conserver pour l’avenir ce trésor du passé et il aura fallu attendre 1979, 63
ans après le décès de M. Dion, pour qu’Ottawa se réveille et accepte de
reprendre le flambeau…
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