De nos
jours, Saint-Jean s’enorgueillit d’être ville de garnison et de nombreuses
initiatives viennent régulièrement resserrer les liens entre militaires et citoyens.
Il y a
plus d’un siècle, la situation n’était pas aussi rose et les tensions se
multipliaient.
Ainsi,
le 17 août 1900, le Canada Français s’empare avec indignation de ce qu’il a
appelé l’affaire Wadmore.
Le mardi
précédent, le commandant Lyndhurst Wadmore a en effet ordonné l’arrestation de trois paisibles
citoyens – tous Canadiens français, bien sûr – les a fait menotter puis, sous
la menace d’un contingent armé, les a fait défiler dans les rues de la ville
jusque à la prison.
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Lt.-Col Lyndhurt Wadmore |
Dès que
les policiers ont été avertis de la chose, ils les ont immédiatement relâchés,
mais le mal à la réputation était fait.
D’où l’article
incendiaire du journal qui n’hésite pas à parler de tyran ni à utiliser divers
adjectifs peu flatteurs.
La
semaine suivante : beau geste, car le journal publie la lettre de
justification dans laquelle Wadmore se défend de s’en être pris spécifiquement
à des Canadiens français.
Mais
après la missive du militaire, le journal ajoute une mise au point qui contredit
toutes ses excuses et qui se termine par un brin d’ironie...