mardi 7 juin 2016

UNE VISITE TRÈS REMARQUÉE


Académie d'Iberville

En ce 14 juin 1896, l'enthousiasme est grand au collège d'Iberville.

Louis-Gustave d’Odet d’Orsonnens
Le lieutenant-colonel D'Odet d'Orsonnens et tout son état-major en grand uniforme sont venus inspecter le corps des cadets militaires de l'établissement.

Rien n'est banal dans cet événement.

Le collège d'Iberville, qu'on appelait aussi l'Académie d'Iberville, est la première école prise en charge par la communauté des Frères Maristes en Amérique du nord.

Dès leur arrivée au Québec en 1885, les premiers frères ont reçu la charge du petit collège diocésain établi à Iberville et tenu, jusque là, par l'abbé Nadeau, directeur, et deux autres prêtres.

À peine 9 ans plus tard, leur corps de cadets attire assez l'attention pour déplacer la haute hiérarchie militaire de la région.

De son côté, le lieutenant-colonel Louis-Gustave d’Odet d’Orsonnens (1842-1905) est  un personnage célèbre.

En 1866, devenu lieutenant, il avait assuré le commandement de la défense frontalière contre les attaques féniennes à Saint-Jean, Lacolle et Hemmingford.

Les Féniens étaient des Irlandais installés aux États-Unis et qui avaient décidé d'envahir le Canada, colonie britannique, afin de l'échanger contre la liberté de leur patrie.

Leur tentative échoua et Orsonnens en avait acquis un supplément de réputation.

En 1867, il avait pris une autre initiative aux conséquences internationales : il avait suscité la naissance des régiments de zouaves
pontificaux, des régiments constitués de volontaires décidés à aider le pape à conserver ses États alors que les troupes de Garibaldi avaient entrepris d'unifier l'Italie divisée, jusque là, en une multitude de territoires distincts.

En 1883, finalement, il avait fondé l'école d'infanterie de Saint-Jean afin de rehausser la formation des troupes.

Après de nombreuses vicissitudes, cette école fut remplacée, en 1952, par le collège militaire voué à la formation des officiers francophones.

En 1995, le collège était fermé pour ne rouvrir qu'en 2008…

Tous les avatars du collège ne pouvaient évidemment pas être connus en 1896, mais d'Orsonnens avait acquis alors assez de renommée pour que sa visite soit amplement remarquée.