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Académie d'Iberville |
En ce 14 juin
1896, l'enthousiasme est grand au collège d'Iberville.
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Louis-Gustave d’Odet d’Orsonnens |
Le
lieutenant-colonel D'Odet d'Orsonnens et tout son état-major en grand uniforme
sont venus inspecter le corps des cadets militaires de l'établissement.
Rien n'est
banal dans cet événement.
Le collège
d'Iberville, qu'on appelait aussi l'Académie d'Iberville, est la première école
prise en charge par la communauté des Frères Maristes en Amérique du nord.
Dès leur
arrivée au Québec en 1885, les premiers frères ont reçu la charge du petit
collège diocésain établi à Iberville et tenu, jusque là, par l'abbé Nadeau,
directeur, et deux autres prêtres.
À peine 9 ans
plus tard, leur corps de cadets attire assez l'attention pour déplacer la haute
hiérarchie militaire de la région.
De son côté, le
lieutenant-colonel Louis-Gustave d’Odet d’Orsonnens (1842-1905) est un
personnage célèbre.
En 1866,
devenu lieutenant, il avait assuré le commandement de la défense frontalière contre
les attaques féniennes à Saint-Jean, Lacolle et Hemmingford.
Les Féniens
étaient des Irlandais installés aux États-Unis et qui avaient décidé d'envahir
le Canada, colonie britannique, afin de l'échanger contre la liberté de leur
patrie.
Leur tentative
échoua et Orsonnens en avait acquis un supplément de réputation.
En 1867, il
avait pris une autre initiative aux conséquences internationales : il avait suscité la
naissance des régiments de zouaves
pontificaux, des régiments constitués de
volontaires décidés à aider le pape à conserver ses États alors que les troupes
de Garibaldi avaient entrepris d'unifier l'Italie divisée, jusque là, en une
multitude de territoires distincts.
En 1883,
finalement, il avait fondé l'école d'infanterie de Saint-Jean afin de rehausser la
formation des troupes.
Après de
nombreuses vicissitudes, cette école fut remplacée, en 1952, par le collège
militaire voué à la formation des officiers francophones.
En 1995, le
collège était fermé pour ne rouvrir qu'en 2008…
Tous les
avatars du collège ne pouvaient évidemment pas être connus en 1896, mais
d'Orsonnens avait acquis alors assez de renommée pour que sa visite soit
amplement remarquée.