Gare Windsor, à Montréal. |
En
ce 6 janvier 1890, l’excitation est grande à l’Hôtel de ville de Saint-Jean.
C’est
que viennent d’arriver en délégation les raquetteurs – en grande tenue – du
club LE TRAPPEUR, précédés de l’orchestre l’Harmonie et accompagnés des gardes
du palais épiscopal.
LE
TRAPPEUR est un club sélect canadien français n’acceptant dans ses rangs que
l’élite économique de la métropole.
Ses
membres participent encore à l’occasion à quelques courses, mais il est
principalement devenu un lieu de rencontres sociales où les «citoyens
distingués » de Montréal se réunissent pour des croisières au clair de
lune, des dîners annuels ornés de musique et de chansons, des réceptions
diverses et autres excursions.
Ce
6 janvier, sous la houlette de son président, Charles Desmarteaux, un riche
commerçant et ancien conseiller municipal de Montréal, le club a nolisé un train
spécial pour amener tout ce beau monde de
la gare Windsor à Saint-Jean, où les ont attendus en grande pompe les édiles
municipaux et les dirigeants du collège militaire.
Charles Desmateaux |
Au
programme, concert et démonstration d’escrime et de gymnastique, ce dont tous
les spectateurs se sont déclarés enchantés.
Pourtant,
dans cette atmosphère de joie et de détente, sonnait déjà le glas du sport de
la raquette, qui va néanmoins continuer à s'étioler sur une longue période.
En effet, au
début de la décennie 1890, c’est le hockey qui est en vogue et qui
retient toute l’attention.
Quatre
ans plus tard, LE TRAPPEUR a déjà perdu la moitié de ses effectifs et il est
mis en liquidation en 1895, par les avocats Beaudin et Cardinal, qui signaient
véritablement ainsi l'amorce d'une longue agonie.
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