Il y a 30 ans mourait à
Saint-Lambert le romancier, dramaturge, médecin et homme politique Jacques
Ferron.
Gloire de notre
littérature, il aura enchanté et déridé nombre de lecteurs par ses facéties et
sa façon inimitable de présenter la quotidienneté la plus ordinaire.
Mais avant d’écrire Le ciel de Québec ou L’amélanchier
et avant de créer le Parti
rhinocéros
pour satiriser la politique fédérale, Jacques Ferron a été
brièvement médecin militaire.
Ottawa avait accepté d’incarcérer
à Saint-Blaise, dans les locaux de l’institut Feller, les prisonniers de guerre
allemands que l’Angleterre ne voulait pas garder chez elle.
Promu à la fois médecin
et capitaine en décembre 1945, Jacques Ferron reçoit sa première affectation à
cette prison bon enfant.
Il y fraternisera avec
les prisonniers, lesquels maîtrisent mieux le français que l’anglais, et il y
jouera au bridge avec le colonel unilingue anglais bien que lui-même ne
connaissait pas cette langue.
L’aventure ne durera, en
tout et pour tout que deux mois, en janvier et février 1946, mais elle parait
n’avoir laissé que d’heureux souvenirs à l’écrivain.
Paradoxalement, elle ne
semble avoir laissé aucune trace dans l’œuvre publié.
Ce n’est que dans Le pas de Gamelin, un roman inachevé
interrompu par la mort de l’auteur, que Ferron avait entrepris de ressasser ses
récollections de la Grande-Ligne de Saint-Blaise.
On peut parier que sa
verve s’y exerce à souhait.
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