Avec
l’apparition des automobiles au début du 20e siècle,
la nécessité d’un réseau
routier québécois en bon état s’affirme de jour en jour.
Cela devient si évident pour une
liaison transfrontalière entre Montréal et New York que le gouvernement de Lomer
Gouin se résout finalement, en 1912, à commander la construction du Chemin
Édouard VII, du nom d’un souverain anglais qui n’a jamais visité la région et
qui est plus connu pour son amour des tripots que pour son sens du bien public.
Partant du pont Victoria, à Montréal, la route doit aboutir au village de Rouse’s Point, dans le New York, après avoir
notamment traversé Saint-Philippe, Saint-Jacques-le-Mineur, Saint-Cyprien,
Lacolle et Notre-Dame-du-Mont-Carmel (annexé à Lacolle, depuis).
Les travaux sont menés bon train et la
route est livrée à l’automne 1913, sauf pour une section de près de 2
kilomètres et demi qui relevait du gouvernement fédéral et que celui-ci a
toujours refusé de financer.
Partie de la section de route que le gouvernement fédéral a refusé de financer. |
Le tout sera complété en 1920 aux frais
des contribuables québécois…
Cette route, considérée comme la plus
belle du réseau, fut tout de suite adoptée par tout un chacun et connut dès le
départ une circulation très intense.
Voitures particulières et camions de
livraison s’y croisaient évidemment en abondance, mais d’autres usagers
l’employaient aussi.
Les cultivateurs de Saint-Cyprien,
notamment, se levaient de bon matin, attelaient le cheval à leur charrette et
se rendaient au marché central vendre lait, œufs et autres produits de leur
récolte.
Bref, cette voie rendait de notables
services… mais pas tout le temps.
Le «Bulletin bi-mensuel du département
de la voirie » précise en effet : « Ouverte à la circulation
pendant pratiquement neuf mois de l’année… »
Le chasse-neige n’était pas encore
disponible.
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