Nous sommes en 1820.
Des familles se sont installées
au lieu-dit Côteau des Hêtres, dans la paroisse de Saint-Luc, pour y faire leur
vie.
Ce côteau se trouve à
l'est du Chemin-de-Saint-Jean. C'est la
partie la moins fertile de la paroisse.
La plupart des colons vient de
Laprairie et de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie (L’Acadie).
Leur nombre ayant crû et l’église
paroissiale se trouvant fort loin, et encore plus loin si l’on tient compte de
l’état des chemins, des paroissiens ont demandé à l’évêque la construction d’une
église chez eux.
À cette époque, au Bas-Canada, il
n’y a qu’un seul diocèse, et c’est celui qui a son siège à Québec et qui est
dirigé par Mgr Joseph-Octave Plessis.
Mgr Plessis a une vaste culture
humaniste et c’est aussi un bibliophile passionné.
Toutefois, il admire beaucoup les
récits militaires et, dans son diocèse, il compte que ses ordres seront obéis
sans discussion : son clergé doit marcher droit.
Aussi, quand le curé de
Saint-Luc, François Demers, lui écrit pour lui faire part de la demande
populaire, il répond assez sèchement NON, le 2 novembre 1820.
Il explique brièvement que deux
raisons principales s’y opposent.
Premièrement, le Baron de Longueuil - David Alexander Grant, ce coureur de dot qui
a réussi à épouser la dernière descendante de l’illustre famille Lemoyne (ceci
n’est évidemment pas mentionné dans la lettre du prélat) - veut que l’église
soit construite à Saint-Jean, qu’il s’entête à appeler Dorchester;
Deuxièmement, lui-même souhaite
que l’église soit construite en bordure du Richelieu et à deux ou trois
kilomètres en amont de la ville.
Il termine sa missive en
chargeant le curé Demers d’expliquer lui-même tout cela à ses ouailles…
Or, les paroissiens n’ayant
jamais baissé les bras, ils ont fini par obtenir leur église – l’actuelle –
sise précisément au Côteau des Hêtres…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ajouter vos commentaires ici. Ils seront tous lus avant publication. Seuls les textes corrects et polis seront retenus.