Décidément, le
Canada Français sait reconnaître nos grands personnages.
Après avoir
signalé - en 1924 – la disparition de
notre grand poète Albert Lozeau voici qu’en 1937 c’est la lourde perte d’Olivar
Asselin que le journal tient à marquer. En UNE évidemment.
Journaliste de
choc, Asselin a dû toucher à mille métiers – dont militaire, courtier en
immeubles et fonctionnaire – pour boucler ses fins de mois et nourrir son
épouse et ses 4 enfants.
Mais c’est surtout
le journaliste nationaliste et amoureux de la langue française que la postérité
honore encore de nos jours.
Critique
littéraire féroce, il a dénoncé avec une rare élégance les dérives de la
langue française telle que pratiquée par des forçats de la plume.
Jules Fournier |
Mais en même
temps, il savait reconnaître le véritable talent là où il se trouvait.
D’où ses
éloges envers Jules Fournier dont il préfacera l’œuvre posthume MON ENCRIER.
Lionel Groulx |
D'où, aussi, la célébration du chanoine Lionel Groulx dont la prose
nationaliste l’enchantait.
Car nationaliste,
Asselin l’aura été de bout en bout, allant jusqu’à fonder avec Henri
Bourassa l’hebdomadaire LE NATIONALISTE,
qu’il va diriger jusqu’en 1910, c’est-à-dire jusqu’à la fondation du DEVOIR, à
laquelle il va participer aux côtés de Bourassa.
Sa fibre
nationaliste le poussera à insister sur la nécessité de mieux s’occuper de l’éducation
de nos enfants afin de les préparer à vivre dans une société dorénavant
profondément transformée par les nouvelles technologies.
Ce combat lui
vaudra de solides démêlés avec le clergé catholique qui sentait son monopole
ainsi menacé.
Engagé
volontaire lors de la première guerre mondiale, il multiplie les actes de
bravoure et reçoit à ce titre la LÉGION D’HONNEUR française.
De retour au
pays, il prend en charge un centre d’accueil pour vieux clochards et autres
itinérants abandonnés.
Lui-même
atteint d’athérosclérose, il doit démissionner de ce poste pour raisons de
santé.
Il retourne
néanmoins au journalisme pour diriger LE CANADA en 1930 puis, 5 ans plus tard,
il fonde ses propres journaux : L’ORDRE et LA RENAISSANCE.
Sa santé
minée, il demande sa mise à la retraite en 1937, retraite qui lui est refusée. Il meurt
quelque semaines plus tard, le 18 avril 1937.
Le Canada Français
s’est honoré en publiant son éloge funèbre dès la semaine suivante.
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