Colonie
britannique, le Canada a longtemps été soumis au Conseil privé de Londres
agissant comme tribunal de dernière instance.
C’est
ainsi que le 9 février 1895, les lords étrangers tranchent : la paroisse
de Saint-Blaise d’Iberville[1]
a valablement reçu son érection civile.
Voilà,
grâce à nos bizarreries judiciaires, une question d’organisation paroissiale franco-catholique
tranchée par des juges anglo-protestants…
Que
s’est-il passé?
Au
mois de mars 1888, des citoyens de ce qui deviendra Saint-Blaise s’adressent à
l’archevêque de Montréal, Mgr Édouard-Charles Fabre,
et obtiennent l’érection d’une nouvelle paroisse par détachement de sections des paroisses environnantes de Saint-Jean L’Évangéliste (à Saint-Jean), Sainte-Marguerite de Blairfindie (à l’Acadie) et Saint-Valentin.
et obtiennent l’érection d’une nouvelle paroisse par détachement de sections des paroisses environnantes de Saint-Jean L’Évangéliste (à Saint-Jean), Sainte-Marguerite de Blairfindie (à l’Acadie) et Saint-Valentin.
Dès
l’érection canonique obtenue, les requérants demandent aussi l’érection civile
afin que la paroisse soit chargée de la tenue des registres de l’état-civil
(baptêmes, mariages et sépultures).
La
chose est acquise le 10 janvier 1891, malgré les nombreuses démarches des opposants
qui se sont même adressés, sans succès, au Pape lui-même.
Malgré
ce revers, les opposants ne lâchent pas prise et s’adressent successivement à
la Cour supérieure et à la Cour du banc de la reine (cour d’appel), toujours
sans succès.
Déterminés
à aller jusqu’au bout, ils ont alors résolu de s’adresser au
comité judiciaire du Conseil privé de Londres pour demander aux autorités coloniales
de trancher leur conflit interne.
Mais
le succès leur échappe encore et le baron Edward Macnaghten, rédigeant le
jugement unanime, déclare encore une fois que tout a été fait dans les formes
et que tout est légal : Saint-Blaise peut valablement vivre…
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