Marcel Raymond |
Saint-Jean a
donné au Québec, en la personne du botaniste Marcel Raymond (1915-1972), l’un
de ses scientifiques les plus éminents.
Membre de l’élite
rapprochée de Marie-Victorin, avec Jacques Rousseau et Pierre Dansereau, Marcel
Raymond s’est principalement illustré par son traité intitulé «Esquisse
phytogéographique du Québec», œuvre qui aura servi à des multitudes de
chercheurs et d’enseignants.
Mais
désireux d’élever le niveau culturel de son peuple, il ne dédaignait pas de s’adresser au public
profane pour transmettre son savoir.
C’est ainsi
qu’il a notamment tenu une chronique botanique dans le Canada Français.
Mais, il y a
exactement 70 ans aujourd’hui, Marcel Raymond était impliqué dans un drame d’ampleur
nationale.
Il revenait
d’une exploration botanique avec Marie-Victorin, en ce 15 juillet 1944, et se
trouvait dans la voiture où celui-ci décédera des suites d’un accident de la
route.
Dans ce
véhicule se trouvaient également le Frère Rolland-Germain, un proche du
fondateur du Jardin botanique, ainsi que 3 jeunes assistants, dont Marcel
Raymond.
Nous
empruntons ici le récit de cet événement à la biographie de Marie-Victorin rédigée par notre
membre Pierre Couture sous le titre «Marie-Victorin, le botaniste patriote»[1].
Les passagers se sont enfermés dans quelque monologue
intérieur. Marie-Victorin somnole. Soudain, près de St-Hyacinthe, leur voiture
est impliquée dans une violente collision.
Les trois jeunes botanistes arrivent tant bien que mal à s'extirper de
la ferraille mais la situation est grave.
À l'arrière, le Frère Rolland-Germain a la jambe cassée. Mais il insiste pour qu'on s'occupe de
Marie-Victorin. Celui-ci est coincé
entre son siège et le tableau de bord.
Son front a fait éclater le pare-brise.
Le sang coule de partout. Il en a
le visage couvert. […] Ses blessures semblent assez superficielles,
mais il a la bouche pleine de sang et il n'arrive pas à avaler son médicament
pour le cœur.
Il frissonne et comprend toute la précarité de sa situation. À Marcel Raymond, il dit: «Je crois que mon
cœur n'endurera pas ça».
Un taxi arrive enfin, une demi-heure plus tard. Marie-Victorin et le Frère Rolland-Germain y
sont déposés et Marcel Raymond les accompagne.
Arrivés à l'hôpital, le décès de Marie-Victorin est
constaté. Une immense carrière, une
carrière qui a modifié durablement la culture de tout un peuple, vient de
cesser abruptement sur une route de campagne…
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Il va de soi qu'en cette période de la mi-juillet, nous ne saurions oublier la Fête nationale de notre mère patrie.
La commission de toponymie publie sur son site les traces que les acteurs de la Révolution française ont laissées dans nos noms de lieux.
Bonne lecture :
http://www.toponymie.gouv.qc.ca/ct/chroniques-toponymiques/semaine-2014-07-10.html
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