Le Québec a
longtemps laissé la plus haute fantaisie s’installer en matière de détermination de
l’heure légale.
Divers décrets
et diverses lois ont été adoptés au fil du temps, mais en général ces efforts
législatifs ont plutôt compliqué les choses.
Dès la fin du
19e siècle, l’habitude s’est prise de diviser le territoire du
Québec en deux zones horaires de part et d’autre du 68e degré de
longitude ouest.
À l’est de
cette ligne, on appliquait l’heure normale de l’Atlantique tandis qu’à l’ouest
on appliquait l’heure normale de l’Est...
Aucune loi
n’imposait cette division, mais cela allait à peu près pour l’heure normale.
En revanche,
l’habitude s’était aussi prise d’avancer l’heure durant certaines périodes de
l’année, en principe pour des raisons d’économie, et c’est en ce domaine qu’une
belle anarchie a régné.
C’est ainsi
que dans les années 1930, ce sont les municipalités qui décident quand commence
et quand finit la saison de l’heure avancée.
Dans le Canada
Français du 19 avril 1934, la « Cité de Saint-Jean, Qué. » annonce
que, dans son territoire, l’heure sera avancée à compter du 29 avril courant et
reviendra à la normale le 30 septembre suivant.
Il est à noter
que le changement d’heure prend effet à minuit et une minute le dimanche – et
non le samedi comme de nos jours.
Il est à noter
aussi que les dates de changement d’heure n’étaient pas les mêmes dans toutes
les villes et villages, ce qui entraînait de la confusion et nombre de
contestations.
Durant la 2e
guerre mondiale, Ottawa allégua la loi martiale pour imposer un régime horaire
uniformisé pour tout le Canada, mais se désintéressa de la chose, la paix
revenue.
La question
revient à l’avant scène au Québec lorsque le gouvernement Lesage se dépêche
d’adopter la «Loi sur le temps réglementaire», avant qu’Ottawa adopte sa propre
loi.
Par un
amendement adopté en 1969, Québec choisit désormais le 63e degré de
longitude ouest plutôt que le 68e
comme méridien de référence.
La question de
l’heure a connu d’autres avatars jusqu’en 2006, année d’adoption de la « Loi
sur le temps légal (L.Q. 2006, c. 39) », loi qui nous régit présentement.
Cette loi a
été adoptée pour aligner notre régime horaire sur celui des États-Unis.
Dorénavant, la
période de l’heure avancée débute le 2e dimanche de mars et se
termine le 1er dimanche de novembre.
Par ailleurs,
la loi ne se réfère plus au « temps moyen de Greenwich », mais plutôt
au Temps Universel Coordonné (TUC), c’est-à-dire le temps tenu par un réseau
international d’horloges atomiques dont la fiabilité ne se discute plus.
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