En
1934, le Québec souffre. Il est encore
sous le coup de la grande Crise économique qui secoue tout l’Occident.
Timide,
le gouvernement n’offre que peu de solutions pour soulager la misère et s’en
remet aux initiatives des bonnes volontés.
C’est
ainsi que le 15 mars 1934, le Canada Français nous annonce la naissance du
Comité de colonisation, comité créé conjointement par la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal et par l’UCC (Union Catholique des Cultivateurs,
ancêtre de l’UPA).
Ce
nouvel organisme, horrifié par les conditions de vie misérables auxquelles sont
réduites de nombreuses familles canadiennes-françaises, se propose de les aider
à s’installer sur des terres agricoles qui leur permettront non seulement de se
nourrir, mais aussi de contribuer à l’économie du Québec plutôt que d’en
dépendre.
Mais,
comme d’habitude, pour aider ces pauvres gens il faudra des sous.
On
mise donc sur la description de la difficulté de l’entreprise pour stimuler la
générosité citoyenne.
Le
comité propose donc de relancer le mouvement de retour à la terre, mouvement si
puissant au 19e siècle, mais un peu délaissé au tournant du 20e.
Notons
en passant que le comité est porté par des personnes prestigieuses.
Son
président est Paul Gouin lui-même.
Paul Gouin est le fils du premier ministre Lomer Gouin,
petit-fils d’Honoré Mercier et fondateur du parti politique Action libérale nationale qui aura de solides démêlés avec Maurice Duplessis et son Union nationale...
Le conseil d'administration du Comité compte beaucoup d’autres célébrités, dont nous nous contenterons de mentionner
Esdras Minville, professeur à l’école des Hautes Études Commerciales et l’un de
nos plus grands économistes.
Appuyé par le clergé catholique et décidé à appliquer la doctrine sociale de l'Église, le nouveau mouvement dispose donc de solides atouts.
Peu
étonnant, dans ces conditions, que le Canada français ait consacré une bonne
partie de sa Une à une structure aussi conséquente.
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