Faïence Farrar |
En
1944, le chroniqueur Jean Frédérick se souvient dans les pages du Canada
Français que Saint-Jean demeure un important centre de poterie.
Il
souligne que la compagnie « Standard Clay Products », toujours en
exploitation à l'époque, date de 1884 et qu’elle a su s’adapter aux fluctuations du marché
en proposant désormais de la tuyauterie de grès.
Mais,
comme un fait obligé, c’est aux frères Farrar que l’hommage le plus senti est
adressé.
C’est
en 1840 qu’arrive à Saint-Jean-Iberville, la famille Farrar du Vermont.
Très
peu habitée, à l’époque, la commune permet l’implantation dans un presque
désert.
La
famille introduit alors une technique inconnue localement : la production
de la terre cuite vitrifiée.
Soucieux de valoriser les ressources environnantes, les Farrar préparent leur pâte à partir d’un mélange de terre importée de Trenton,
au New Jersey, et de la glaise grise locale.
L’impact
industriel et démographique est capital.
On vient de loin, désormais, s’installer auprès de l’usine dans l’espoir
d’y trouver de l’emploi. La construction
résidentielle prend un élan formidable.
Par
ailleurs, le succès commercial étant indéniable, d’autres entreprises s’installent
pour profiter de la vogue de la poterie.
Saint-Jean
devient le plus grand centre de faïencerie industrielle du Canada et 65
manufactures s’y succèdent.
La
plus importante fut, de loin, la St. Johns Stone Chinaware Company qui
produisait notamment un ensemble de vaisselle de porcelaine bleue, l'un
des plus beaux du XIXe siècle.
L’usine
disparut dans l’incendie du 4 mars 1893 qui emporta aussi le collège de
Saint-Jean.
Rachetée,
l’entreprise ferma définitivement ses portes en 1899, signe que le marché se
resserrait de plus en plus..
En
1927 s’éteignait, avec le dernier des frères Farrar, la longue tradition de production
de grès dans le Haut-Richelieu.
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