Les attaques de chiens
dangereux – dont les soi-disant «pit bulls» - ont récemment fait couler
beaucoup d’encre, suscité d’intenses passions et amené l’adoption de divers
règlements municipaux.
Il y a un peu plus de 90
ans, c’étaient les chiens atteints de la rage qui provoquaient toute cette
gamme de réactions.
En effet, à la fin 1925, et
venant d’Ontario, le virus de la rage fait son apparition à Hull (ainsi que s’appelait
la ville de Gatineau à l’époque) et se répand rapidement dans de nombreuses
régions du Québec.
Montréal est atteinte dès
le printemps suivant tandis que dans les campagnes, non seulement les habitants
sont-ils à risque, mais également les élevages.
Des appels sont lancés pour
que les municipalités adoptent rapidement des mesures sévères de prévention.
Or, en mars 1927, Saint-Jean
n’a pas encore bougé, ce qui pousse le Canada français du 24 mars à publier sur
le sujet une longue lettre du Docteur E. M. A. Savard, inspecteur général du
Service provincial d’hygiène.
Le docteur Savard préconise
la muselière pour tous les chiens, la mise à mort de tous les chiens enragés ou
simplement errants et une forte amende pour les contrevenants.
Il reçoit par ailleurs l’appui
bien senti du journal…
Il faut croire que l’appel
a été bien entendu puisque dès la séance régulière suivante du Conseil, le 11 avril, un
règlement est adopté qui intègre l’ensemble des recommandations du docteur
Savard.
Et... on ne fait état nulle part
d’un soulèvement populaire pour contester ces mesures préventives…
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