À l’instar de la Première
Guerre Mondiale, la deuxième a été marquée chez nous par la fameuse crise de la
conscription, les nôtres refusant d’être incorporés de force dans l’armée
canadienne alors que le gouvernement avait promis de ne jamais les y contraindre.
Ce refus était d’autant plus
solide que les officiers canadiens refusaient de parler français et imposaient
aux nôtres les brimades les plus vexantes.
Mais il ne faut pas oublier
qu’en marge de ce mouvement de résistance, il se trouvait des jeunes décidés à
fuir le quotidien qui leur pesait en misant tout sur l’armée.
L’épisode qui suit montre
que l’aventure militaire ne suffisait pas à tous.
À la mi-février 1942
comparaissent à Saint-Jean 3 soldats de la base de Farnham qui se sont livrés à
des vols de vêtements.
Aux mois de décembre et de
janvier précédents, ils sont en effet venus à Saint-Jean voler des vêtements de
grande valeur[1]
chez des teinturiers de la ville, vêtements qu’ils ont ensuite revendus à bon
prix à des regrattiers de Montréal…
Les 3 accusés ont à peine 18
ans chacun.
Le 20 février, deux d’entre
eux seront condamnés à 2 ans d’emprisonnement tandis que le troisième, leur
chauffeur, s’en tirera avec un mois à l’ombre.
En prononçant la sentence,
le juge Lalande ne s’est pas privé de semoncer les accusés, les comparant aux « soudards
nazis, que l’on accuse précisément de dérober le bien d’autrui. »
[1] Les
vêtements dérobés étaient évalués à plus de 1 000$, soit près de 15 000$
en dollars de 2017…
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