Au Québec, les deux plus anciens
journaux encore en circulation sont respectivement le
Courrier de
Saint-Hyacinthe, fondé en 1853 et où Honoré Mercier a fulminé ses dénonciations
contre le projet de confédération, et le
Canada Français, fondé par
Félix-Gabriel Marchand, en 1893, mais qui fait remonter sa naissance à 1860
grâce à sa fusion avec le Franco-Canadien, né à cette date…
Tous deux étaient officiellement des feuilles « libérales »,
mais le Courrier était nettement plus « rouge » que le Canada
français et défendait des positions nettement plus avancées, notamment en
matière d’indépendance envers le clergé catholique.
Et, le 8 février 1896, cette « nuance » a
valu au Courrier une philippique d’une rare vigueur de la part du Canada
Français.
Accusé de voltairianisme – grave accusation au 19e
siècle québécois – le Courrier est également accusé de s’abreuver aux pages de
journaux révolutionnaires et anticléricaux français tels « Le Père Duchêne »,
« l’Intransigeant » et « La Lanterne* ».
Lancer des telles dénonciations n’a rien d’innocent en
une période où les ultramontains tiennent le haut du pavé politique et tâchent
de tout leur poids d’imposer les autorités catholiques au-dessus du gouvernement
démocratiquement élu.
Pas même besoin de connaître la teneur de l’article à l’origine
de cette diatribe colorée pour comprendre que le torchon brûlait ardemment dans
le « giron libéral » à la fin du 19e siècle.
Assez curieusement, la colère semble avoir été si
intense que le journal est daté du vendredi 8 février 1896 alors que le 8
février 1896 était en réalité un samedi…
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*On peut noter que «La lanterne» était également le titre d'un journal publié par Arthur Buies, autre bête noire des ultramontains.
Extrêmement intéressant et tout aussi bien écrit. J'adore!
RépondreSupprimerTrès intéressant et tout aussi bien écrit. J'adore!
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