Notre région abrite à la
fois la plus grosse et la plus petite espèce de guêpes de toute la Terre[1].
Rhysse noirâtre, la géante... |
La plus grosse porte le nom
enchanteur de Megarhyssa atrata ou,
plus communément, rhysse noirâtre.
Elle est connue depuis près
de 235 ans grâce aux analyses de l’entomologiste danois Johan Christian
Fabricius, mais elle est surtout connue à cause des carnages qu’elle réalise au
détriment d’un insecte ravageur appelé « mouche à scie ».
Cette dernière pond ses œufs
sous l’écorce d’arbres mourants où ses larves trouvent de quoi se nourrir le
moment venu.
Mais, c’est sans compter sur
la vigilance de la femelle rhysse qui guette le moindre indice et est capable
de dénicher ces larves et d’y déposer ses propres œufs directement sur le
garde-manger pour ainsi dire.
En effet, les larves de la
rhysse pourront se nourrir à même les larves de la mouche à scie au fur et à
mesure de leur développement.
Pour repérer ses proies sous
l’écorce des arbres, la femelle rhysse est prodigieusement équipée.
Son corps ne fait que 4 cm
de long, mais elle a des antennes de 2,5 cm pour trouver ce qui se trouve
d’intéressant jusqu’à 12 cm sous l’écorce, une écorce qu’elle est capable de
percer avec un ovipositeur (positionneur d’œufs) de 13 cm de long (5 pouces en
mesures anglaises).
Avec une longueur hors tout de près de 20 cm, c’est bien la
plus grande guêpe connue.
Quant à la plus petite, elle
a été découverte seulement en
1997, à Sainte-Clotilde, grâce aux travaux de l’entomologiste Guy
Boivin et de son équipe d’Agriculture-Canada à Saint-Jean.
La mini Anaphes listronoti |
Cette guêpe est aussi une
parasite, mais celle-ci pond carrément ses œufs dans les œufs de charançon et
même plusieurs de ses œufs dans un seul œuf de charançon.
Elle a donc une toute petite
taille d’à peine un demi-millimètre, ce qui lui assure le «trophée de
Lilliput »…
Néanmoins, l’équipe de M.
Boivin a démontré qu’en dépit de tout cela Anaphes
listronoti est capable d’apprendre de nouvelles données et de s’en
souvenir.
Petit et démuni ne riment
donc pas nécessairement.
[1]
Ce texte est une adaptation d’une note gracieusement communiquée par M. Guy
Boivin, Ph.D., Chercheur scientifique, Entomologie, Agriculture et
Agroalimentaire Canada.
Le monde est vraiment plein de surprises...
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