Assez
paradoxalement, l’un des plus importants mouvements féminins du Québec a été fondé
par deux hommes.
Le
début du 20e siècle angoisse le Québec, car ses campagnes se vident
en masse et les nouveaux arrivants viennent grossir en ville les rangs des
chômeurs sans espoir.
Dans
le but d’enrayer l’abandon des champs, les agronomes Alphonse Désilets et
Georges Bouchard fondent des Cercles de Fermières où les femmes des régions trouvent l’occasion de nouer entre
elles des liens solides.
Elles vont aussi y gagner davantage d’indépendance et y trouver les moyens d’améliorer leurs conditions de vie.
Ceci
explique l'énorme succès des Cercles et leur multiplication presque exponentielle à une
certaine époque, car ils auront permis le développement massif d’une conscience
des femmes de toutes catégories sociales.
Les Cercles se définissent en effet comme une association apolitique de femmes vouées à l'amélioration des conditions de vie de la femme et de la famille ainsi qu'à la transmission du patrimoine culturel et artisanal.
L’historienne
Yolande Cohen, auteure du livre « Femmes de parole : l’histoire
des Cercles de Fermières du Québec 1915 – 1990 » n’hésite d’ailleurs
pas à dire que ces Cercles ont ouvert la voie au féminisme chez nous !
De
nos jours, malheureusement, les Cercles ont perdu beaucoup de leur lustre et
sont considérés encore bien trop souvent comme « quétaines » comme si
la défense des intérêts féminins, la protection du patrimoine et la
transmission des savoir-faire anciens pouvaient être « quétaine ».
Tout au contraire, car
beaucoup de femmes contemporaines et bien branchées sur la vie urbaine adhèrent
au mouvement et lui donnent une nouvelle vie.
Elles constituent désormais la presque
totalité des 38000 membres que compte
l’association.
C’est
pour cette raison que dans un souci de rajeunissement du mouvement, la direction des
Cercles de Fermières préconise plutôt l’utilisation de l’acronyme CFQ.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ajouter vos commentaires ici. Ils seront tous lus avant publication. Seuls les textes corrects et polis seront retenus.