Le 28 juin 1914, le Serbe Gavrilo
Princip assassine l'héritier du trône austro-hongrois, l’archiduc
François-Ferdinand et son épouse, et, du fait des alliances militaires, plonge
le monde entier dans une des pires boucheries de l’histoire humaine.
Très rapidement, la vie des
tranchées impose aux soldats des stress psychologiques souvent intolérables.
Pour maintenir le moral des
troupes belges, l’idée vient au lieutenant Dorlodot de créer, dès le mois
d’octobre 1914, l’ŒUVRE DES MARRAINES DE GUERRE.
Il s’agit
de demander aux femmes restées à l’arrière d’ « adopter » un
soldat, d’entretenir une correspondance avec lui et de lui envoyer diverses
petites fournitures afin de lui éviter le désespoir lié à l’isolement affectif.
L’idée connaît un succès immédiat
et les demandes de marraines venant des soldats dépasse rapidement l’offre
belge et se répand d’abord en France où naît LA FAMILLE DU SOLDAT, au début
1915, pour assurer le même service.
Mais l’offre ne suffisant toujours
pas, le Bureau de la correspondance belge (qui assure en même temps la censure
de guerre) fait paraître des annonces dans les principaux journaux d’Amérique
du Nord afin de recruter des « marraines ».
Blanche Bessette |
Une telle
demande a trouvé écho chez nous alors que Blanche Bessette, dramaturge,
journaliste et institutrice d’Iberville, a accepté de mettre sa jolie plume au
service du moral du soldat Cyril Callewaert.
Blanche avait en effet l'habitude de l'écriture et savait tourner de fort pimpantes et agréables phrases, habileté qu'elle avait peut-être acquise au Couvent de la Congrégation d'Iberville.
Congrégation de Notre Dame - Iberville |
Cette correspondance de guerre a
été recueillie par la SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU HAUT-RICHELIEU.
On y trouve, outre les banalités
sur le temps qu’il fait et le désir de voir une fin rapide à la guerre,
l’amorce d’une idylle chez la jeune Blanche qui se voyait de plus en plus
volontiers épouse d’un soldat auréolé de hauts faits d’armes.
Dans ce but, elle propose, dès la
guerre finie, d’aller rejoindre le « beau » Cyrille chez lui, mais ce
dernier la dissuade fermement.
Et pour cause… Il a déjà une
fiancée qu’il va d’ailleurs rapidement épouser et Blanche n’a évidemment pas de
place dans son avenir…
Le choc est rude, et Blanche
attendra encore 7 ans avant de songer au mariage (le 31 août 1927 avec Rodolphe
Chouinard).
Elle s’éteindra à Montréal le
24 octobre 1985, âgée de près de 92 ans (étant née le 15 novembre 1893).
Encore une fois, voici une remarquable concitoyenne que vous sortez de l'ombre injuste où notre oubli la cantonnait.
RépondreSupprimerMerci.