Joséphine Marchand-Dandurand |
Nous sommes à la mi-août 1894.
Joséphine Marchand, fille du futur premier ministre Félix-Gabriel
Marchand, et épouse de Raoul Dandurand, futur président de l’Assemblée générale
de la Société des Nations (ancêtre de l’ONU), fait une proposition qui ne se
refuse pas.
Membre de l’intelligentsia québécoise de l’époque et journaliste
réputée, elle propose à la Supérieure du pensionnat Notre-Dame de Saint-Jean la
création d’une médaille d’or afin d’honorer, chaque année, l’élève possédant le
mieux la langue française.
Soucieuse de l’avancement des filles, Madame Dandurand saisit toutes
les occasions de valoriser auprès d’elles et l’enseignement et la maîtrise de
la langue nationale.
Il va de soi que la mère supérieure accepte la proposition avec
empressement, mais y ajoute son grain de sel dans un compréhensible souci de
réciprocité.
Sachant que Madame Dandurand vient de lancer, tout juste au mois de
janvier de l’année précédente, une revue nommée LE COIN DU FEU la bonne sœur propose plutôt de remplacer la
médaille par un volume annuel de la revue.
L’élève primée pour son habileté en français pourrait alors goûter
appréciablement le style soigné du périodique.
C’est ainsi que les deux femmes se sont alliées pour leur cause
commune.
Il faut se souvenir que LE COIN DU FEU fut la première revue canadienne
française créée et dirigée par une femme.
De plus, elle se voulait une publication spécialement destinée aux
femmes.
En faire un prix de fin d’année en rehaussait la valeur.
Hélas! L’édition étant déjà une
entreprise hasardeuse au 19e siècle, LE COIN DU FEU dut cesser sa publication en décembre 1896.
Mais le goût du français de qualité lui survit encore.
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