Saint-Jean n’a
pas attendu Rina Lasnier pour goûter profondément la poésie de chez nous.
Le
Canada-français en a administré une preuve éloquente – le 3 avril 1924 – en
publiant un éloge éclatant à l’occasion du décès du célèbre poète Albert
Lozeau, décès survenu le 24 mars précédent.
Comme l’on
sait, Albert Lozeau a été cloué à son lit de malade dès l’enfance, atteint
qu’il était par le mal de Pott, c’est-à-dire une forme de tuberculose se jetant
sur sa colonne vertébrale plutôt que sur ses poumons.
La poésie lui
offre une voie d’évasion fort appréciable.
Comme il le
note dans la préface de son premier recueil – L’Âme solitaire :
« Je suis
resté neuf ans les pieds à la même hauteur que la tête : ça m'a enseigné
l'humilité. J'ai rimé pour tuer le temps, qui me tuait par revanche ».
Paru en 1907,
ce recueil a connu un accueil sans précédent et a été réédité dès l’année
suivante.
Un poète
célèbre nous était né, dont la notoriété dépassait largement les petits cercles
d’initiés montréalais.
L’éloge
funèbre publié à Saint-Jean l’a été par quelqu’un de ses intimes, mais qui n’a
pas signé.
Un peu oublié de nos jours, Albert Lozeau a pourtant été une super-vedette de nos lettres durant plusieurs décennies. Merci de le rappeler à notre souvenir.
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