En ce
mois de février 1898, l’heure est grave car le gouvernement Laurier organise un
plébiscite visant à étendre à l’ensemble du Canada d’alors l’interdiction de la
vente d’alcool.
La
loi fédérale permet déjà aux municipalités d’interdire cette vente dans leur
territoire et Ottawa songe maintenant à étendre cette prohibition à l’ensemble
de la fédération.
Alors
l’éditorialiste du Canada Français sort sa plus belle plume pour dénoncer la
manœuvre de ceux qu’il appelle les « buveurs d’eau ».
Il
n’y voit en effet qu’hypocrisie et faux semblants…
Il
faut croire que cette invective reflétait une opinion très répandue au Québec
puisque la prohibition n’y a pas été imposée, alors que les autres parties de
la « puissance » sombraient dans une lutte sans fin contre les
trafiquants de spiritueux et les débits clandestins.
Puis
les « buveurs d’eau », sans doute enhardis par le succès de leurs
semblables aux États-Unis, obtiennent la tenue d’un nouveau référendum en 1918
et l’année suivante, Ottawa impose la prohibition sauf au Québec qui a voté
pour la tempérance plutôt que pour l’abstinence.
Cette
politique va d’ailleurs mener, en 1921, à la création de la Commission des
liqueurs, ancêtre de la SAQ.
Une autre occasion où le Québec s'est montré largement en avance sur ses voisins...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ajouter vos commentaires ici. Ils seront tous lus avant publication. Seuls les textes corrects et polis seront retenus.