À la fin du 19e
siècle, s’est installé à Biddeford, sur la Saco, dans le Maine, pas très loin
de Old Orchard, un journaliste de choc bien de chez nous.
Alfred Bonneau, un Johannais
né en 1862, formé au droit et à la comptabilité, s’est trouvé si dégoûté de la
Confédération canadienne et de ses volontés ethnocides contre les
Canadiens-français qu’il décide, en 1889, d’émigrer dans le Maine aux
États-Unis.
Là, il s’intègre rapidement
aux milieux canadiens-français influents et durant 4 ans, de 1889 à 1893, il se
fait journaliste au journal L’Étoile,
de Lowell.
Ceci lui permet de mieux
saisir encore le sort tout à fait inacceptable imposé aux siens et le pousse à
s’impliquer dans divers organismes voués à la « survivance » de notre
peuple.
En 1893, il accepte la
direction de L’Observateur de
Biddeford où il peut lancer toute la dureté de sa plume contre les Anglo-saxons
qui dominent le continent.
Pour lui, «cette race, issue de
criminels, d’indigents et de prostituées ne s’est enrichie que par le viol, la
spoliation, le massacre, la traite des esclaves, la vente du rhum aux Indiens
et la contrebande.»
Rien ne peut vraiment
la racheter.
Ces volées de bois vert lui
valent évidemment de nombreux applaudissements dans les milieux qui comptent et
lui permettent notamment d’obtenir la main d’Anna Tétrault, fille de Narcisse Tétrault, boulanger, pâtissier et influent
homme d’affaires du lieu.
Tiré de «Le guide français de la Nouvelle-Angleterre» |
Solidement en selle
désormais, il fonde La Justice qu’il
dirigera jusqu’à sa mort en 1920 et dont il fera à la fois un organe de
diffusion culturelle canadienne-française, de lutte pour la « survivance»
et de combat contre la bâtardise des anglo-protestants étatsuniens de même
que contre les évêques irlandais tous tournés vers la disparition pure et simple du
fait français.
Alfred Bonneau mènera ces
combats jusqu’à sa mort en 1920, ayant notamment milité dans la commission
scolaire, à l’assistance publique, au Conseil Chagnon de l’Union
Saint-Jean-Baptiste d’Amérique, à la Société historique franco-américaine ainsi
qu’à la Société Saint-Jean-Baptiste de Bienfaisance et des Artisans.
La réputation de M. Bonneau
s’étendait évidemment jusqu’au Québec et le Canada Français n’a notamment pas
manqué de souligner, le jeudi 14 décembre
1893, sa prise en main de L’Observateur.
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