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Carte tirée de la revue militaire canadienne - Printemps 2001 |
La grande île d’Anticosti,
sise à l’entrée du golfe Saint-Laurent, aura décidément connu une histoire
mouvementée.
Concédée au célèbre Louis
Jolliet en 1680, elle aura entraîné au cours des années la ruine de nombreux pêcheurs, chasseurs
ou bûcherons et autres entrepreneurs.
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Henri Menier |
En 1896, l’illustre
chocolatier français Henri Menier l’achète afin de la transformer en site
international et huppé de chasse et de pêche.
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Célèbre affiche du chocolatier |
Après sa mort, les
héritiers Menier la vendent, en 1926, à la papetière Wayagamack,
laquelle éprouve elle-même des difficultés et met à son tour l’île en vente en
1937.
En 1937, l’Allemagne se
prépare manifestement à une nouvelle guerre.
Or, un groupe de soi-disant
investisseurs forestiers hollandais – servant en fait de prête-noms au gouvernement
allemand – présente une offre d’achat de toute l’île.
Le premier ministre Maurice
Duplessis saisit tout de suite l’enjeu stratégique de cette transaction qui
donnerait aux troupes hitlériennes une base avancée directement dans la porte d’entrée
du continent nord-américain.
Il fera tout pour bloquer
le marché et finalement l’offre d’achat arrivera à terme, en 1939, sans avoir été
retenue.
La classe politique poussa un soupir de soulagement, mais toute cette histoire passa presque totalement sous les radars de l’opinion publique.
Le Canada français du 2
avril 1942 se chargera de susciter une émotion à retardement.
Dans une chronique signée « L’illettré »,
le rédacteur se demande : « Quelles
bases navales et aériennes ne pouvaient s’établir à Anticosti, à l’entrée du
fleuve Saint-Laurent, entre la côte nord et la péninsule de Gaspé? »
De quoi s’offrir un petit
frisson rétrospectif et supplémentaire en pleine guerre mondiale…
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