Le 3
novembre 1775, après un siège de 45 jours, la garnison britannique du fort
Saint-Jean se rend à d’autres anglo-saxons.
Ceux-ci sont les insurgés étatsuniens qui ont
entrepris leur guerre de libération et qui, dirigés par le commandant Richard Montgomery, veulent l’étendre jusque chez nous.
C’est avec
un brin d’amusement que les Québécois voient ces affrontements entre forces
étrangères.
Ils vont
même jusqu’à porter secours aux envahisseurs du sud en leur vendant – contre espèces
sonnantes et trébuchantes – nourritures et fournitures diverses.
Il faut dire
que les Étatsuniens ont eu la main heureuse en mettant la main sur le Fort de
Chambly, le 18 octobre précédent, y puisant d’importantes quantités d’armes, de
munitions et de subsistances diverses.
La chute du
Fort Saint-Jean ouvrait la voie vers Montréal, mais la neutralité et le sens
des affaires des Québécois ne faiblit pas pour autant.
D’une part,
le célèbre « Général Hiver» s’en vient, avec ses capacités presque
illimitées de venir à bout de presque n’importe quelle armée.
D’autre
part, pourquoi choisir entre deux armées, aussi étrangères l’une que l’autre ? Il sera toujours temps d’aviser le temps venu.
En fait, ce
moment ne viendra que l’année suivante.
Voyant
Montréal peu défendue, son
gouverneur britannique Guy Carleton se sauve en
courant vers Québec.
Cette pauvre
ville sera bombardée durant quatre mois, mais les assaillants sembleront plus
souffrir que les assiégés.
Même les Québécois
cessent de les aider puisque les Étatsuniens, à court de monnaie, ne veulent plus
payer qu'avec des reconnaissances de dettes…
Prudents,
les bons paysans ne se laissent pas avoir et, constatant que l’équilibre des
forces semble désormais pencher en faveur des forces d’occupation
britannique, ils ont tourné leur neutralité bien avisée de ce côté.
Finalement,
le «Général hiver», allié aux Anglais et leurs mercenaires, eut raison des
envahisseurs et, dès le mois de juin 1776, le Fort Saint-Jean était évacué par
les présomptueux guerriers de Washington.
Il faudra encore que ceux-ci tentent deux nouvelles invasions et ratent deux fois - en 1812 et 1814 - pour comprendre qu'ils ne peuvent rien espérer de ce côté.
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