Au Québec, 1976
est d’abord et avant tout l’année de la première accession du Parti québécois et de René Lévesque
au pouvoir.
Dans notre
région, c’est également l’année de naissance des ÉDITIONS MILLE ROCHES, lesquelles
vont réussir, jusqu’en 1989, à mettre joliment en valeur nos trésors
historiques et patrimoniaux.
Depuis quelque
temps, en effet, des esprits curieux avaient noté d’une part le véritable
pactole de monuments anciens de toutes sortes ainsi que d’événements mémorables
dont regorge la région et, d’autre part, l’oubli presque universel les
affligeant.
Et c’est à un
natif du Bas-du-Fleuve, Jean-Yves Théberge (né en 1937 à Saint-Mathieu-de-Rimouski) que revient le
mérite d’avoir secoué cette amnésie.
Après avoir un
peu tâté le terrain auprès des historiens de la région, il convoque une réunion
en 1976 pour aviser aux moyens à prendre pour corriger la situation.
Pour éviter
toute improvisation en la matière, il a la prudence de s’associer Marie
Gruslin, jeune comptable très au fait du fonctionnement légal des entreprises.
La décision est
immédiatement prise de fonder une maison d’édition et d’y associer, dès le
départ, un troisième larron en la personne du philosophe Marcel Colin,
professeur au CEGEP.
Le nom est
immédiatement choisi en collégialité, Mille Roches désignant le lieu
bien connu du Richelieu où, à l’étiage d’automne, l’eau est si basse que les roches du
fond affleurent à la surface.
Le choix de la
première publication ne pose
guère de problème non plus et se fixe sur la
monographie du notaire Lionel Fortin intitulée Nelson Mott et l'histoire de
Saint-Jean[1].
D'autres titres viendront rapidement agrémenter le tout et on ne se prive pas de vanter les mérites touristiques...
ou de dériver vers l'autobiographie...
En 1980, l’autonomie financière de l’entreprise étant assurée, Marie Gruslin estime
qu’elle a rempli la tâche qu’elle s’était assignée et tire sa révérence.
Elle est
imitée trois ans plus tard par Marcel
Colin, dont la santé périclite.
Bientôt,
Jean-Yves Théberge se trouve seul à la barre et, la tâche s’avérant au-dessus
de ses forces, il décide de vendre à des libraires de Saint-Jean, les Frères
Dulude, en 1986.
Nées « affaire
de cœur », elles devenaient « affaire commerciale ».
La sanction ne
tarda pas et la maison fermait en 1989…
Depuis, aucune
relève ne s’est manifestée.
[1] En 14 ans d’existence, la maison publiera 51 titres, débordant
l’histoire régionale pour aborder des sujets tels la vieillesse ou l’artisanat.
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