Saint-Jean et sa région,
c’est bien connu, ont fourni au Québec de belles moissons de femmes et d’hommes
notables.
Songeons à Rina Lasnier,
aux sœurs Grégoire et à Yvonne Labelle en littérature puis à Honoré Mercier et
Félix-Gabriel Marchand en politique, notamment.
Rina Lasnier |
Réputés de leur vivant,
ces personnages ont bien souvent œuvré à bâtir eux-mêmes leur notoriété.
D’autres personnes, plus
pudiques, ont préféré l’anonymat, même quand leur œuvre tenait au génie.
Ce fut le cas de Georges
Edmond Tremblay, un sculpteur de première force à qui nous devons des œuvres
inoubliables – mais souvent attribuées à autrui.
Né en 1878 à
Cap-à-L’aigle, dans Charlevoix, G.E. Tremblay reçut sa formation au Vermont
avant de s’installer dans la 9e avenue, à Iberville en 1907.
Là, son talent est vite
remarqué par le grand sculpteur Alfred Laliberté, lequel décroche de nombreux
contrats pour des monuments publics ou privés.
Le problème de Laliberté,
c’est qu’il est très habile dans le modelage de ce qui deviendra statue de
bronze, mais qu’il n’entend rien à la sculpture sur pierre.
Or, le granit et le marbre
sont justement les points forts de Tremblay.
« À Laliberté le
métal, à Tremblay la pierre. »
Ainsi naît une association
de longue durée qui nous vaudra notamment la statue du Sacré-Cœur à
Charlesbourg (1913), le monument de Dollard des Ormeaux à Carillon (1919) et
celui de Dollard au Parc Lafontaine de Montréal (1920),
le monument du Curé Labelle à Saint-Jérôme (1924)
et le monument aux Patriotes au Pied-du-Courant à Montréal
ainsi que celui à Saint-Denis (1926).
Parc Lafontaine |
le monument du Curé Labelle à Saint-Jérôme (1924)
Bas reliefs ornant le piédestal de la statue du Curé Labelle à Saint-Jérôme |
et le monument aux Patriotes au Pied-du-Courant à Montréal
ainsi que celui à Saint-Denis (1926).
Tous réalisés de concert
avec Laliberté, on a tendance à les attribuer en totalité à ce dernier alors
que la partie pierre – toujours excellemment réussie – est entièrement due à
Tremblay.
Et son talent serait
responsable de sa mort, car travaillant sans masque, il a été perpétuellement
exposé à la poussière de ses matériaux.
Le 8 février 1939, à 61 ans, les
poumons empoisonnés, il succombait à la silicose.
Difficile, de nos jours,
de comprendre pourquoi un artiste si accompli a sombré dans un tel oubli.
Il est grand temps de le
réhabiliter, en tout cas, et de lui réserver une place de choix dans notre
panthéon.
merci pour ces bouts d histoire qui sont très intéressants a lire et a se souvenir.
RépondreSupprimerIl existe un parc Georges-Tremblay à Iberville. Donc, M. Tremblay n'est pas totalement oublié.
RépondreSupprimerCependant, il reste beaucoup à faire pour que sa renommée égale sa valeur.