Le 9 août
1895, le Canada Français, une feuille ultra-libérale d’à peine 2 ans[1]
d’âge, pique une véritable colère contre son rival conservateur, le
Franco-canadien, établi déjà dans la région depuis plus de trente ans[2].
Et que
reproche-t-il à son adversaire?
Tout
simplement d’avoir osé mettre en doute la justesse des politiques de « l’homme
le plus respecté et le plus admiré du Dominion, notre chef l’honorable Wilfrid
Laurier».
Aucune épithète
n’est assez blessante, aucune injure suffisamment outrageante pour qualifier ce
journal qui ose afficher ses allégeances conservatrices et qui donc fait preuve
d’une «servilité de chien couchant».
On peut
supposer que les prises de positions du Franco-canadien trouvaient un écho dans
l’électorat pour susciter une telle algarade.
En tout
cas, tous les moyens ont été pris pour faire taire cette voix gênante et, à
peine 2 mois plus tard, soit le 25 octobre 1895, le Canada-Français achetait le
Franco-Canadien, dont il n’est plus resté, désormais, que le nom dans le
cartouche du journal.
Il n’en
sera retiré qu’en 1964…
[1] Il a été fondé, le 6 juillet 1893, par Félix-Gabriel Marchand,
futur Premier ministre libéral du Québec.
[2] Il était né le 1er juin 1860.
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