Au début du 20e siècle, les
agriculteurs prennent de plus en plus conscience de leurs intérêts collectifs.
Déjà, à la fin du siècle précédent, le célèbre
curé Labelle a tout fait pour susciter la naissance d’une agriculture
industrielle capable de vendre sa production à l’étranger.
Ses longues batailles pour faire
construire le «P’tit train du Nord» visaient justement à donner aux
cultivateurs des Laurentides accès aux marchés internationaux via le port de
Montréal.
En prolongement de ces batailles, un
parti politique d’agriculteurs naît, sous l’impulsion de Noé Ponton, pour
briguer les suffrages fédéraux à l’élection de 1924.
Échec cuisant! Mais le clergé prend la balle au bond et suscite la création
d’une association agricole.
Le 1er
octobre 1924, plus de 2 000 cultivateurs sont réunis à Québec pour créer l’UNION
CATHOLIQUE DES CULTIVATEURS du Québec, l’UCC, et, dès sa naissance, ils lui
donnent le mandat de défendre leurs intérêts, notamment en prenant position sur
des thèmes comme «l’enseignement agricole, le crédit agricole, la production et
le commerce des produits de la ferme, la fiscalité, la colonisation».
La crise de 1929 va faire
passer toutes ces bonnes intentions sous le boisseau, les cultivateurs se
rabattant sur l’auto-consommation pour survivre.
En revanche, la 2e guerre
mondiale sèmera la prospérité au Québec et, du même coup, fera revivre l’idéal
de l’agriculture commerciale.
L’UCC sait alors saisir l’occasion d’exiger une forte représentation des
agriculteurs afin de négocier, à leur intention, de meilleures conditions face
aux grandes compagnies d’alimentation.
À force d’exiger, à force de talonner
les élus, l’UCC finit par obtenir du gouvernement Duplessis, en 1956, la mise
en place des plans conjoints, espèces de conventions collectives liant
producteurs et acheteurs.
Cette réussite amène l’organisation à se
concevoir désormais comme un véritable syndicat agissant en fonction des
rapports de force et donc en mesure d’exiger de tous les cultivateurs, membres
ou non, une cotisation obligatoire.
Cette exigence sera satisfaite en 1972.
L’UCC en profitera pour changer de nom.
Elle s’appellera désormais l’Union des
producteurs agricoles, l’UPA.
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