
La Société propose ici de courts textes relatant des faits marquants de notre histoire régionale ainsi que de brèves biographies de personnages ayant façonné, hier, notre société d'aujourd'hui. NOTE IMPORTANTE : La publicité qui paraît désormais dans nos pages n'est pas de notre fait et nous ne la cautionnons en aucune manière.
mardi 31 décembre 2019
mardi 24 décembre 2019
mardi 17 décembre 2019
LA CANE TÉMOIGNE...
En ce mois de décembre 1909,
alors que Noël approche à grands pas, la bonne humeur s’est répandue même à
la Cour de circuit.
En ce lundi 13, le juge Monet est
saisi de la cause du vol d’une cane…
Deux voisins se la disputent.
L’un soutient que sa cane, qui n’a
guère qu’un an, lui a été volée par son voisin.
Ce dernier affirme au contraire
que cette cane a 5 ans et lui sert d’appeau lors de la saison de chasse au
canard.
Un expert est même venu affirmer
que ladite cane, qui est présente au prétoire, a au moins 4 ans.
Finalement, un témoin affirme qu’il
pourra résoudre la difficulté puisqu’il a déjà utilisé cette cane à la chasse.
Il lui lance donc un appel codé,
appel auquel la cane répond en caquetant et en battant des ailes, provoquant le
fou rire dans le prétoire.
Le juge lui-même, retenant à
grand peine son hilarité, arrive à dire : « Cette cane n’a assurément
pas la voix d’une jeune fille, » déboutant ainsi le requérant qui
réclamait, ne l’oublions pas, la somme pharamineuse de 60 cents…
mardi 10 décembre 2019
QUAND HYDRO-QUÉBEC A VOULU GÂCHER NOËL
En ce début
décembre 1979, la situation est grave : Hydro-Québec vient d’annoncer à la
ville de Saint-Jean et à l’Association des marchands du centre-ville qu’elle ne
permettra l’installation d’aucune décoration de Noël dans ses poteaux.
Elle affirme
qu’en pleine campagne d’économie d’énergie elle ne peut autoriser
l’installation de ces décorations qui, non seulement, consomment beaucoup
d’électricité mais présentent en plus du danger pour le personnel d’entretien.
L’Association
des marchands du centre-ville voit de la discrimination dans cette décision,
puisqu’elle ne touche pas les décorations installées dans les centres d’achats,
décorations qui consomment aussi beaucoup d’électricité.
Interdire les
décorations seulement au centre-ville consiste donc à pénaliser les marchands
installés là et à donner un coup de pouce aux commerces des centres d’achats.
« Intolérable »,
déclare-t-elle, surtout que ses membres ont englouti 18 000 $ dans l’achat de
ces décorations.
Tout aussi
choqué que les marchands, le maire Ronald Beauregard estime que l’interdiction
de Hydro-Québec n’a aucun sens et il décide de prendre les choses en main.
Très rapidement,
il convoque son conseil municipal et lui fait adopter une résolution l’autorisant
à passer outre à l’interdiction de la société d’État.
« Je suis
prêt à aller en prison, s’il le faut », déclare-t-il avant d’ordonner aux
employés municipaux d’installer les décorations.
Noël a été
illuminé en ce mois de décembre 1979.
On ne sait pas
si les commerces ont fait de bonnes affaires, mais Monsieur Beauregard n’a pas
été emprisonné…
mardi 3 décembre 2019
CYPRIOTES AVENTURIÈRES
Il est bien connu que
Saint-Cyprien a donné au Québec plusieurs de ses personnages hors du commun, et
en particulier Louis Cyr, l’homme le plus fort du monde, le docteur Wilfrid
Derome, créateur de la police scientifique en Amérique du nord et les sœurs Grégoire,
écrivaines célèbres.
Aujourd’hui, nous allongeons
la liste en y ajoutant les noms d’Adée et de Clara Hébert, deux sœurs au destin
vraiment extraordinaire.
Adée Hébert est née le 31
août 1884 et Clara le 5 avril 1888, toutes deux filles d’Aimé Hébert et d’Odile
Lachance de Saint-Cyprien, père et mère d’une famille de 17 enfants.
Adée et Clara entrent
ensemble dans la Communauté des sœurs missionnaires de l’Immaculée-Conception
le 6 juillet 1906.
Dès le mois de septembre
1909, Adée part vers Canton, en Chine, sous le nom de sœur Saint-Pierre-Claver,
pour servir dans la mission que les religieuses
tiennent là-bas pour servir de petits enfants abandonnés, des orphelines et de
vieilles femmes.
En 1913, elle est rappelée
dans le quartier chinois de Montréal où elle met sa maîtrise du chinois à
profit pour visiter les malades à l’hôpital ou chez eux et pour ouvrir une
école de langue pour les enfants.
En 1921, nouvelle
affectation, à Manille, aux Philippines cette fois. Elle y deviendra supérieure locale de sa
communauté, sera emprisonnée puis enfermée dans un camp de concentration par
les forces d’occupation japonaises jusqu’à la fin de la guerre du Pacifique en
1945.
Mais l’heure du repos n’a
pas encore sonné, car à peine libérée, elle est mutée à Vancouver pour gérer l’hôpital
du Mont Saint-Joseph qui vient d’ouvrir.
Mise à la retraite après
cette vie aventureuse, en 1956, elle décède dans la résidence des religieuses,
à Pont-Viau, en 1964.
Clara, pour sa part, a pris
le nom de Sœur Saint-François-d’Assise.
Elle sera elle aussi expédiée en Asie, mais à Hong Kong, en 1913, pour œuvrer à la léproserie que les sœurs
gèrent à Shek Lung, dans une île de la rivière des Perles.
À cette époque, la Chine est
en pleine révolution et après avoir chassé la dynastie mandchoue les
communistes entretiennent durant de nombreuses années un désordre
particulièrement dangereux.
La léproserie est
continuellement menacée par des agressions, razzias et déprédations diverses.
Néanmoins, durant 40 années, Clara et
ses collègues devront s’improviser infirmières, médecins, chirurgiennes,
psychologues, architectes, ingénieures, administratrices et tutti quanti pour répondre, le mieux
possible, aux besoins multiples de leurs patients.
L’après-guerre n’apporte
aucun soulagement, car les communistes au pouvoir s’en prennent aux étrangers.
Malgré tout, Clara est
postée à la crèche des sœurs à Canton, jusqu’en 1948 puis nommée à Kowloon,
toujours dans la colonie anglaise de Hong Kong, où en 1951 elle sera
emprisonnée, avec 4 autres sœurs, pour répondre à des accusations aussi
monstrueuses que fantaisistes.
Libérées assez rapidement,
la plupart des sœurs rentrent au Québec surtout que la mission de Canton et la
léproserie de Shek Lung ont été fermées par les autorités.
Mais Clara préfère retourner
à Kowloon pour y rendre les services qu’elle pourra encore.
Elle y décède, en juin 1957,
d’un cancer du pancréas.
On peut affirmer avec certitude que bien peu de femmes de nos jours connaissent des existences aussi remplies.
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Source dses illustrations : BAnQ
mardi 26 novembre 2019
L’ASSASSIN SUICIDAIRE
Le 22 novembre 1999, l’émotion
est grande au motel du Souvenir du Coin Douglass, côté Saint-Jacques-le-Mineur,
car on vient de découvrir le cadavre d’un client dans l’une des chambres.
L’identité de celui-ci est
rapidement trouvée : il s’agit de Jean-Pierre Chamberland, un militaire de
25 ans, qui vient d’être quitté par sa femme, Mélanie Messier, et qui est
activement recherché par la police dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de la dame.
La victime s’était réfugiée chez
sa grand-mère à Saint-Marcel-de-Richelieu justement pour échapper à son
ex-époux, mais cette précaution s’est malheureusement avérée inutile car elle y
a été assassinée à grands coups de couteau.
Le lien était facile à
établir et les enquêteurs comprennent rapidement que le militaire, effrayé par
son geste, a préféré se pendre plutôt que d’affronter la réalité.
mardi 19 novembre 2019
COMME IL EST DIFFICILE DE PRÉDIRE L’AVENIR…
En 1979, la
ville de Saint-Jean (qui n’est pas encore fusionnée) se sent à l’étroit et
craint de ne pouvoir accueillir la croissance démographique qu’elle prévoit.
Elle s’adresse
donc à la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) pour faire
« dézoner » une partie sensible des terres agricoles de son domaine.
En fait, ce sont
plus de 400 hectares qu’elle veut soustraire à l’agriculture afin de les
consacrer à des fonctions commerciales, résidentielles et récréatives.
Si la demande
était acceptée, la superficie agricole de la ville passerait de 62,5% du
territoire à 53,9%, soit une soustraction fort appréciable.
Mais ce qui est
intéressant dans ce dossier c’est que pour justifier sa requête, la municipalité
prévoit qu’en 2003, soit près d’un quart de siècle plus tard, sa population
atteindra 50 675 personnes, ce qui justifiera la construction de très nombreux
nouveaux logements et ce qui justifiera amplement l’empiètement sur les terres
agricoles.
En fait, ce qui
est intéressant dans ces chiffres, c’est qu’au recensement de 1981, la population
de Saint-Jean atteignait déjà 59 386 personnes et qu’elle frisait déjà les 80
000 âmes en 2001, année de la fusion.
C’est une augmentation de 57 % par rapport à l’annonce des expert
Au recensement
de 2016, par ailleurs, le territoire fusionné comptait 95 114 résidents.
Tout cela
confirme le vieux dicton : Il est bien difficile de faire des prédictions,
surtout si elles concernent l’avenir…
mardi 12 novembre 2019
L’HÔTEL DE VILLE À LA BANQUE ?
En ce début de 20e
siècle, la ville de Saint-Jean est encore assez mal équipée et son hôtel de
ville, par exemple, est installé de bric et de broc dans l’édifice du marché,
au-dessus du poste de pompiers.
La situation présente
évidemment de fort nombreux inconvénients, ne serait-ce que l’absence totale de
protection pour les archives et les autres documents municipaux essentiels.
Ce déplorable état des
choses n’échappe pas à grand monde et c’est ainsi que Tancrède Bienvenu, le
liquidateur de la désastreuse banque de Saint-Jean[1],
propose à la ville d’acquérir, à bon prix, l’édifice de la banque disparue.
Reçue par le Conseil
municipal le 19 octobre 1909, l’offre est déposée, c'est-à-dire envoyée aux calendes grecques.
Impatient, le Canada
français du 12 novembre suivant décide de relancer le débat.
À son avis, la nécessité d’un
nouvel hôtel de ville ne fait aucun doute et l’initiative de M. Bienvenu
devrait être acceptée.
Mais, pour des raisons qui
nous échappent, cet éditorial n’aura pas plus d’écho que la suggestion
principale.
En fait, Saint-Jean n’emménagera
dans ses nouveaux locaux qu’en 1958, près de 50 ans après la généreuse proposition.
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