En ce début
décembre 1979, la situation est grave : Hydro-Québec vient d’annoncer à la
ville de Saint-Jean et à l’Association des marchands du centre-ville qu’elle ne
permettra l’installation d’aucune décoration de Noël dans ses poteaux.
Elle affirme
qu’en pleine campagne d’économie d’énergie elle ne peut autoriser
l’installation de ces décorations qui, non seulement, consomment beaucoup
d’électricité mais présentent en plus du danger pour le personnel d’entretien.
L’Association
des marchands du centre-ville voit de la discrimination dans cette décision,
puisqu’elle ne touche pas les décorations installées dans les centres d’achats,
décorations qui consomment aussi beaucoup d’électricité.
Interdire les
décorations seulement au centre-ville consiste donc à pénaliser les marchands
installés là et à donner un coup de pouce aux commerces des centres d’achats.
« Intolérable »,
déclare-t-elle, surtout que ses membres ont englouti 18 000 $ dans l’achat de
ces décorations.
Tout aussi
choqué que les marchands, le maire Ronald Beauregard estime que l’interdiction
de Hydro-Québec n’a aucun sens et il décide de prendre les choses en main.
Très rapidement,
il convoque son conseil municipal et lui fait adopter une résolution l’autorisant
à passer outre à l’interdiction de la société d’État.
« Je suis
prêt à aller en prison, s’il le faut », déclare-t-il avant d’ordonner aux
employés municipaux d’installer les décorations.
Noël a été
illuminé en ce mois de décembre 1979.
On ne sait pas
si les commerces ont fait de bonnes affaires, mais Monsieur Beauregard n’a pas
été emprisonné…
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