Nous sommes au 3
novembre 1838.
L’agitation politique
ne s’est pas refroidie chez les Canadiens français qui ne décolèrent pas de
voir les occupants britanniques violer toutes les règles de la démocratie et ne
tenir aucun compte des résolutions adoptées par leurs députés.
En 1837, leur
rébellion a été durement réprimée, mais cela n’a en rien freiné le
mécontentement général.
En 1838, forts des
promesses d’appui venues des États-Unis, des Patriotes sous la conduite du
docteur Cyrille-Octave Côté et de Robert Nelson commencent à s’assembler à Napierville
d’où doit être lancée une offensive généralisée une fois les renforts
étatsuniens arrivés.
Le 4 novembre, assuré
de la victoire, Nelson proclame la République du Bas-Canada.
Le peuple est déclaré
absous de toute allégeance à la couronne britannique, la séparation de l'Église
et de l'État est proclamée, le régime seigneurial est aboli, la liberté de la presse
de même que l’égalité des langues française et anglaise sont garanties.
Entretemps, on
apprend d’une part que Washington a interdit l’aide aux Patriotes
et d’autre part que le commandant des troupes britanniques John Colborne
fonce
sur Napierville à la tête de 8 000 soldats.
Dans l’espoir presque
insensé de marquer néanmoins des points, des volontaires se lancent à l’attaque
d’un réduit de loyalistes à Odelltown.
En vain.
Alors le camp se
désagrège totalement et Colborne le trouve totalement désert à son arrivée.
Laissant alors libre
cours à sa colère, il fait incendier une bonne partie du village et le livre au
pillage, ainsi qu’il en avait l’habitude, ce qui lui avait d’ailleurs valu le
surnom de « vieux brûlot ».
Ces graves événements continuent de hanter la mémoire collective et, pour marquer le 150e
anniversaire de la République, un monument a été érigé au centre de Napierville
le 4 novembre 1988...